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09.08 - Les Lieux deviendront-ils des musées ?

"Et s'il n'y avait plus de Palestiniens chrétiens en Terre Sainte, qu'est-ce que cela signifierait pour le monde ?" Telle est la question que vient poser la délégation du COE, qui s'est rendue en Israël et dans les Territoires occupés palestiniens du 27 juin au 1er juillet.

Le Conseil oecuménique des Eglises, le COE voudrait parer à l'exil forcé des chrétiens de Terre Sainte et il en fait l'un des thèmes essentiels d'un rapport publié à l'occasion du colloque oecuménique international qui s'est tenu à Genève les 6 et 7 août, coprésidé par le président du Comité central du COE, Sa Sainteté Aram Ier, catholicos arménien de Cilicie, et par le secrétaire général du COE, le pasteur Konrad Raiser.

Le Conseil oecuménique des Eglises propose la mise en place d'un programme oecuménique de "témoignage pour la paix" qui offrirait un soutien à la résistance non violente contre l'occupation israélienne et une présence oecuménique internationale pour assurer protection et surveillance dans les Territoires occupés.

Ce colloque vise à amener la communauté oecuménique internationale à manifester un soutien plus large en faveur d'une paix globale fondée sur la justice et la sécurité pour les peuples palestinien et israélien. La délégation ne s'est pas rendue au Proche Orient pour y effectuer une mission d'enquête, souligne le rapport, mais pour contribuer à l'élaboration d'une réponse oecuménique internationale au conflit israélo-palestinien en examinant les besoins, les stratégies et les plans d'action à l'échelon local.

De plus en plus de Palestiniens chrétiens, deux à trois familles par semaine, émigrent pour échapper à la violence et à la crise économique. Les Palestiniens chrétiens ne constituent que trois pour cent environ de la population des Territoires occupés. "La peur de voir les lieux saints du christianisme devenir des musées n'est pas feinte", lit-on dans le rapport. Les auteurs soulignent le profond désespoir, pour la communauté de l'Eglise en Palestine et dans le monde, engendré par la récente escalade de la violence qui a aiguisé le désir des Palestiniens et des Israéliens de jouir d'une paix juste et durable.

"Les déclarations des Eglises dans le monde ont certes été importantes, indique-t-on, mais "le temps des déclarations semble révolu". Au yeux du COE, il est indispensable que soit mis au point un programme général d'accompagnement et de solidarité, la coopération à instaurer face à la crise humanitaire, la coordination des initiatives en faveur du respect du droit international, notamment des résolutions des Nations Unies, l'aide aux Eglises locales, et le soutien à accorder aux modérés dans les deux camps.

Pour plus d'informations : Conseil oecuménique des Eglises

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