Infocatho



18.08 - Angola : 256 morts et l'on parle de Paix.

Le bilan de l'attaque d'un train de réfugiés par les rebelles de l'UNITA en Angola a causé au moins 256 morts, et le bilan est probablement plus élevé", car il y a encore de nombreux corps dans la jungle et certains d'entre eux auront été dévorés par des animaux.

Le train, qui transportait quelque 500 réfugiés fuyant les combats, a sauté la semaine dernière sur deux mines. Leur explosion a provoqué un déraillement suivi d'un incendie. Des combattants de l'UNITA ont ensuite mitraillé les survivants qui tentaient d'échapper aux flammes. Le mouvement rebelle dirigé par Jonas Savimbi a revendiqué cette attaque, affirmant que le train, qui reliait Luanda à Dondo (sud) était un objectif militaire, transportant soldats et armes.

Selon la radio catholique indépendante, "Radio Ecclesai", les proches des victimes ont condamné à la fois les actions des rebelles de l'UNITA (Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola) et du gouvernement, les accusant de faire de cette attaque une arme de propagande. Plus de trois millions de personnes -soit environ un quart de la population angolaise- ont dû fuir leurs maisons devant les combats que connaît le pays depuis son indépendance en 1975.

La Conférence épiscopale de l'Angola et de São Tomé (Ceast) venait de lancer un appel au "cessez-le-feu bilatéral, simultané et urgent, en signe du début de la réconciliation et de la paix" entre le gouvernement de Luanda et les rebelles, répondant à une lettre envoyée le 13 mai dernier aux évêques par Jonas Savimbi, leader de l'Unita.

Dans sa missive, le leader soutenait que "l'Eglise catholique, grâce à sa vocation divine et à son expérience vieille de plusieurs siècles, peut créer un climat de confiance parmi les Angolais, divisés par des raisons très profondes". Exprimant leur grande appréciation unanime du contenu du document, les prélats observaient qu'il "allumait une étincelle d'espérance dans les coeurs des évêques comme dans ceux de tous les Angolais qui désirent la paix".

Un "cessez-le-feu immédiat et inconditionnel" a été également réclamé hier par le Coiepa (Comité inter-ecclésial pour la paix en Angola), qui réunit les Eglises chrétiennes du pays africain. A partir du 15 août et pour un minimum de trente jours, le Coiepa a décidé de lancer une campagne de jeûne et de prière pour solliciter la trêve comme "premier pas vers une paix durable en Angola".

En outre, l'Imbisa ("Interregional meeting of the bishops of Southern Africa") - au terme de sa réunion tenue à Harare (Zimbabwe) du 30 juillet au 8 août dernier, a demandé au président angolais José Eduardo dos Santos et au chef de l'Unita Savimbi de "se rencontrer dans un lieu neutre pour parler de la fin de la guerre et du futur de la nation".

Dans ce document, les évêques offrent leur "collaboration pour faire rencontrer les deux parties en un lieu adéquat" et pour faciliter le dialogue. Parmi les principaux arguments à affronter, les prélats ont cité "le cessez-le-feu bilatéral et simultané, une amnistie totale pour tous les membres des partis impliqués dans le conflit, un plan pour assister les victimes de la guerre et des mines antipersonnel, un plan pour aider les soldats démobilisés des deux côtés du front, un plan de reconstruction économique et une action concertée pour la réconciliation nationale"


Pour plus d'informations : Agence Misna

Retour