18.08 - Afrique du Sud : Pas d'accord sur tout.
Pour éviter la propagation du virus
du Sida, il n'y a rien de tel que l'abstinence dans les rapports sexuels
et la fidélité dans le mariage, a rappelé l'épiscopat sud-africain.
Quatre dominicains de Pietermaritzburg viennent de réagir à la prise
de position des évêques.
La lutte contre le sida a longuement retenu l'attention des évêques
catholiques d'Afrique du Sud et de la région cet été. Pour éviter
la propagation du virus, disent-ils, il n'y a rien de tel que l'abstinence
dans les rapports sexuels et la fidélité dans le mariage. Ce non à toute
utilisation du préservatif convainc de moins en moins ceux qui voient
les ravages causés par le virus.
Dans un récent communique, des dominicains d'Afrique du Sud expliquent
en quoi ils partagent la position de leurs évêques. Ils se rallient
volontiers à la défense du mariage et de la fidélité conjugale dont
parlent les évêques. Mais, même si le préservatif n'est
qu'un "moyen médiocre" de se protéger, "est-il condamnable quand il
permet de sauver des vies?" demandent-ils dans leur déclaration intitulée
"Le caractère sacré de la vie. Un avis catholique sur les préservatifs
et le sida".
Dans leur récent message, les évêques d'Afrique du Sud avaient insisté
sur l'espoir à entretenir pour les personnes atteintes du sida. Ils
appellaient les catholiques à la solidarité avec tous ceux qui sont
engagés dans la lutte contre cette maladie et affirmaient que le sida
ne doit jamais être considéré comme punition de Dieu. Dans le même
temps, ils prennaient une position ferme contre l'usage du préservatif
pour lutter contre le sida.
Ils acceptaient de reconnaître que l'usage de préservatifs peut
être approprié dans un couple où l'un des partenaires est porteur du
sida, mais ils en désapprouvaient le recours dans tous les autres cas.
A leurs yeux, un tel usage est contraire à la dignité humaine et change
l'acte d'amour en recherche de plaisir égoïste. Défendant le caractère
sacré du mariage, ils affirmaient que les campagnes en faveur de rapports
sexuels plus sûrs sont moralement perverses.
"Nous saluons le désir de nos évêques de promouvoir la meilleure approche
possible de la question du sida et du préservatif, leur répondent
les religieux dominicains, et nous souhaitons contribuer à la discussion
de ce problème. Nous prenons la parole en tant que catholiques et, pour
certains d'entre nous, en tant que personnes activement engagées dans
la lutte contre le sida."
"Nous sommes aussi d'accord avec les évêques lorsqu'ils affirment que
l'abstinence et la fidélité conjugale sont les meilleurs moyens de prévenir
la contamination par le sida. La multiplication des partenaires sexuels
est une des causes principales de l'extension rapide du désastre. Le
meilleur moyen de se protéger soi-même contre le sida est de n'avoir
qu'un seul partenaire sexuel dans le cadre d'une relation durable".
Mais la pauvreté écrasante, la solitude générée par l'urbanisation et
le recours systématique à des travailleurs migrants, ou encore la valorisation
des prouesses et des performances sexuelles dans la culture populaire,
jouent un rôle dans le fait que des gens sont pris dans un tourbillon
de relations sexuelles.
C'est pourquoi aux yeux des religieux signataires de la déclaration
: "Le sida est un problème social; ce n'est pas qu'un problème de moralité
personnelle. Ce n'est pas seulement l'individu qui est appelé à la conversion.
L'industrie, la publicité, les mandataires publics qui par leurs actes
égoïstes laissent les gens dans la pauvreté et le désespoir, les personnes
qui considèrent le sida comme malédiction divine, tous, en réalité,
nous sommes appelés à la conversion".
Penser que "ces quatre millions de personnes, sans parler de ceux qui
risquent de contracter la maladie, sont toutes également capables de
suivre l'idéal catholique du mariage, c'est un rêve"... "Tous les gens
méritent de vivre, et pas seulement ceux qui suivent la voie étroite
de l'éthique sexuelle des chrétiens"... "Autant les responsables ecclésiaux
doivent écouter les points de vue non religieux, autant les dirigeants
politiques doivent être attentifs aux valeurs religieuses et morales
auxquelles adhère une proportion significative de la population. Sur
le problème des préservatifs, il est nécessaire d'instaurer un large
débat, dans un esprit de compassion."
Pour plus d'informations : Agence
VID
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