16.08 - Liban : Le comportement honteux de
l'armée.
A la suite des rafles opérées la
semaine dernière qui ont frappé des centaines de jeunes militants chrétiens
anti-syriens, sympathisants du général en exil Michel Aoun ou des Forces
libanaises, le patriarche maronite Nasrallah Sfeir a dénoncé "le comportement
brutal " des services de renseignements militaires libanais (SR).
La thèse officielle de l'existence d'un coup d'Etat qui aurait été déjoué
ne semble convaincre que peu de monde au Liban, où l'on se demande comment
les SR ont pu prendre de telles initiatives sans en informer le ministre
de la Justice, le Premier ministre et les membres du gouvernement. Le
cardinal Sfeir a pour sa part vivement dénoncé, dans une homélie prononcée
le dimanche 12 août, dans sa résidence d'été de Dimane, ce comportement
brutal des SR.
"Le Liban, a-t-il déclaré, a perdu le peu de crédit
moral qui lui restait auprès de la communauté internationale". L'accusation
de participation des opposants anti- syriens à un complot de partition
du Liban, en collusion avec Israël, avancée par les autorités libanaises
pour justifier la récente vague d'arrestations, laisse sceptique le
chef de l'Eglise maronite.
"Le Liban, a-t-il ajouté en le déplorant, a pratiquement
cessé d'exister sur la scène internationale et traverse une crise économique
et financière qui le conduit vers l'inconnu," alors qu'il était
l'un des lus riches du Moyen Orient. Sa dette publique se monte à
près de 40 milliards de dollars et une hémorragie constante de ses jeunes,
les diplômés étant souvent contraints à l'émigration
De son côté, l'archevêque maronite de Jbeil, Mgr Béchara
Raï, a sévèrement dénoncé "la sauvagerie et la barbarie dont nous avons
été témoins" à l'occasion des rafles contre l'opposition. "Chaque fois
qu'ils veulent porter atteinte à cet homme qui est à l'image de Dieu,
à sa civilisation et à ses valeurs, ils invoquent des complots à déjouer,
des projets de partition à mettre en échec et des complots ourdis contre
l'ordre public".
Dans le même sens, le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth,
Mgr Elias Audeh, évoquant la récente rencontre de réconciliation
entre chrétiens et druzes dans la Montagne du Chouf, a estimé qu'"ils
ont transformé en funérailles les noces vécues par le Liban et se comportent
comme s'ils voulaient contraindre à l'émigration ce qu'il nous reste
de jeunes pour leur éviter les prisons et les cachots obscurs..Ils veulent
nous imposer un Liban non libanais, un Liban qui craint ses jeunes,
un Liban qui n'admet qu'une opinion importée, un Liban où la liberté
n'a plus droit de cité."
Pour plus d'informations : Patriarcat
maronite
Retour
|