22.08 - Uganda : Le cri de la douleur.
La conférence de presse que les leaders religieux et un groupe de politiciens
de l'ethnie Acholi ont tenue ce matin dans les locaux du Parlement de
Kampala devant un public nombreux a été l'expression de
la douleur d'un peuple.
"Aujourd'hui - a dit l'archevêque catholique de Gulu (nord du pays)
Mgr John Baptist Odama - je pousse un cri qui vient de Dieu et des siens:
nous voulons rentrer chez nous!". Depuis cinq ans en effet, près de
500.000 Acholis sont forcés par le gouvernement à vivre dans des camps
de réfugiés à l'intérieur desquels se trouvent des garnisons militaires.
Il s'agit officiellement d'une mesure visant à protéger la population
civile des incursions du mouvement rebelle LRA,"l'Armée de résistance
du Seigneur", actif autour de la frontière soudanaise, mais en
réalité, cette mesure est une véritable exaction. Contraints
de force à abandonner maisons, biens et activités de production pour
être renfermés dans ces camps, un demi million d'Acholis vivent dans
des conditions vraiment épouvantables.
"La pauvreté dévore notre peuple - a dénoncé le prélat - j'ai envie
de pleurer quand je vois les mamans qui essaient d'allaiter leurs enfants
mais qui, à cause du manque de nourriture, n'y arrivent pas". Mgr Odama
a ajouté que les autorités devaient intervenir et rapidement. "On ne
peut demander d'attendre à une personne qui se noie, a-t-il affirmé.
Aujourd'hui, il y a deux pays en Ouganda, un qui vit dans la misère
et l'autre qui vit normalement, on ne peut pas continuer comme ça".
Au terme de la conférence de presse, les représentants de l'ARLPI ("Acholi
religious leaders peace initiative") ont été reçus par le président
du Parlement ougandais, Edward Sekandi, auquel ils ont présenté le rapport
rédigé le mois dernier sur la situation des soi-disants "villages protégés".
La troisième autorité de l'Etat a promis de s'intéresser à la question,
expliquant que le Parlement l'affronterait en ayant recours aux pouvoirs
que lui confère la Constitution.
Sekandi a enfin remercié les chefs religieux appartenant à l'ARLPI qui
rassemble des catholiques, des protestants et des musulmans, en déclarant
que leur façon d'oeuvrer en faveur de la paix représentait pour toute
la communauté nationale un bel exemple de cohabitation.
Pour plus d'informations : Agence
Misna
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