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08.09 - Congo-Brazza : L'Eglise et l'éducation.

Au moment où se tient la Conférence de l’UNESCO sur l’Education et la Journée de l’Alphabétisation, l’Eglise du Congo-Brazzaville, souligne comment elle est l’épine dorsale du système d’éducation dans le pays qui est en pleine résurgence.

Après les deux guerres civiles de 1997-1998 et de 1999, les besoins les plus urgents sont de rétablir un climat de paix, et de mettre un terme à l’analphabétisme qui a fait sa réapparition. De nombreux enfants et jeunes, pendant les années de la guerre, ont abandonné l’école et ont été enrôlés, souvent de force, dans les milices opposées.

Même si elle doit faire face à la reconstruction du Pays et des structures paroissiales, l’Eglise locale investit beaucoup dans l’école. Le gouvernement, qui apprécie actuellement l’oeuvre des catholiques, leur a demandé de reprendre une bonne partie des écoles réquisitionnées dans le passé. En 2000, l’Etat a signé avec l’Eglise une convention sur l’enseignement. Pour cette raison, le nombre des écoles catholiques est actuellement en augmentation.

Les chiffres donnés par la Commission Episcopale pour l’Education Catholique en témoignent pour l’année 2000-2001 : le diocèse de Pointe-Noire a créé 5 écoles, celui de Nkayi 3, celui de Kinkala s’est vu redonner 2 écoles ; le diocèse de Brazzaville a retrouvé 4 écoles et en a créé 33, le diocèse d’Owando a retrouvé 10 écoles et en a créé 3 ; le diocèse de Ouesso a créé 1 école, la Préfecture Apostolique de Likouala a créé 2 écoles.

L’Eglise Catholique compte aujourd’hui 638 enseignants et 8.330 élèves. L’Eglise a créé aussi l’Action "Talitha Koum", pour les enfants qui ne peuvent plus aller à l’école depuis des années à cause des guerres civiles.

La scolarisation du Congo-Brazzaville avait été l’oeuvre des administrateurs coloniaux et des missionnaires. Au moment de la nationalisation des écoles confessionnelles, l’enseignement catholique privé se présentait en 1964-1965 avec 75.916 élèves, 1.112 enseignants, 319 écoles primaires, 23 écoles secondaires, 17 écoles techniques ménagères.

Le 12 août 1965, les écoles confessionnelles privées étaient nationalisées par le gouvernement du Congo d’inspiration marxiste et qui adoptait le " socialisme scientifique " comme doctrine officielle.

Aujourd’hui, la nationalisation est considérée par ses propres auteurs en termes négatifs. M. David Charles Ganao, Ministre des Affaires Etrangères dans le gouvernement de M. Pascal Lissouba, a déclaré devant des enseignants catholiques : " La nationalisation des écoles confessionnelles, il faut l’avouer, ne fut pas une erreur, c’était une faute grave ". Après la nationalisation, l’Eglise a continué à s’occuper de l’éducation des jeunes par le moyen de la catéchèse, des mouvements chrétiens et de l’animation rurale.

C'est ainsi qu'on a assisté à la création par les Frères de Saint-Gabriel, en 1974, de l’Institut des jeunes Sourds, de l’Ecole Spéciale, par les soeurs de Saint-Vincent de Paul, pour l’alphabétisation des femmes et la prise en charge des élèves en difficulté et en retard scolaire.

En 1991, avec le retour de la démocratie, l’Eglise Catholique a été invitée à reprendre ses anciennes écoles nationalisées. Après la signature, le 5 janvier 2000, d’une convention entre l’Eglise et l’Etat sur l’enseignement, malgré le manque de subventions de l’Etat congolais, l’Eglise veut former à présent les enfants dans un climat de paix et d’amour, pour éviter que le Pays ne sombre dans un analphabétisme qui est de retour.

Pour plus d'informations : Agence Fides

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