03.09 - La consultation oecuménique
sur l'avenir de la Suisse.
Sur le site de la conférence épiscopale, l'agence catholique
suisse APIC rapporte que près d'un millier de personnes ont participé
samedi à Berne à la cérémonie de clôture de la Consultation oecuménique
sur l'avenir social et économique de la Suisse et à la remise
du "Message des Eglises".
Au cours de "l'acte final" de la Consultation oecuménique, en l'église
du Saint-Esprit à Berne, Mgr Amédée Grab, président de Conférence des
évêques suisses (CES), et le pasteur Thomas Wipf, président du Conseil
de la Fédération des Eglises protestantes de la Suisse (FEPS), ont transmis
sous de vifs applaudissements le "Message des Eglises" aux autorités
fédérales et aux partenaires sociaux, syndicats et patronat, ainsi qu'à
des délégués de la communauté étrangère et de mouvements luttant contre
la pauvreté en Suisse et dans le tiers monde (ATD Quart Monde, œuvres
suisses d'entraide).
Dans leur message, loin d'utiliser la langue de bois, les Eglises répondent
parfaitement à ce souhait. Inquiètes par la menace qui pèse sur le lien
social en Suisse, elles font en effet des propositions politiques concrètes
qui feront peut-être grincer des dents les milieux conservateurs et
isolationnistes.
L'agence APIC relève ainsi dans ce catalogue non exhaustif :
un meilleur soutien à la famille par le biais d'allégements fiscaux,
partage du temps de travail, développement de crèches et de garderies,
assurance-maternité, lanaturalisation facilitée des deuxième et troisième
générations émigrés, droit de vote, en particulier au
niveau local, des étrangers résidant depuis plusieurs années en Suisse
; face au scandale des travailleurs sous-payés ("working poors"), développer
l'idée d'un impôt négatif sur le revenu.
Face à la domination de plus en plus pesante du capital financier sur
le travail, l'environnement et les droits sociaux, les Eglises sont
favorables à une taxe mondiale sur les transactions en devises ("Taxe
Robin"). Elles prônent également l'entrée de la Suisse à l'ONU.
Mgr Grab a saisi l'occasion pour rappeler que notre monde est en chantier
et qu'il reste beaucoup à faire aussi en Suisse, un pays où il manque
notamment "une politique familiale digne de ce nom". Il a également
évoqué le "scandale des sans-papiers", quand des personnes venues d'ailleurs,
"bienvenues pour leur travail, n'ont pas le droit de résider légalement
dans notre pays".
Pour le pasteur Wipf, une autre réalité est révoltante, celle des "working
poors", ces travailleurs qui ne reçoivent pas, en travaillant à plein
temps, un salaire suffisant pour faire vivre leur famille dans la dignité.
"Cette réalité est d'autant plus scandaleuse que par ailleurs des cadres
de grandes entreprises bénéficient d'avantages qu'il n'est pas possible
de justifier…De tels écarts minent la confiance en l'équité, indispensable
à un climat de paix et de dialogue". Du côté des partenaires sociaux,
le président de l'Union syndicale suisse, Paul Rechsteiner, a affirmé
que syndicats et Eglises ont deux points communs importants: le fait
de prendre partie pour les faibles et le refus de la fatalité, "l'affirmation
que l'avenir est la conséquence des décisions prises aujourd'hui, jour
après jour".
Ont participé également à cette cérémonie
de clôture, le président de l'Union patronale Fritz Blaser et
le président du Parlement, Peter Hess. Un lâcher d'une centaine de colombes
de la paix, chargées de porter aux quatre coins de la Suisse l'appel
de la Consultation, intitulé " l'avenir ensemble ", était accompagné
par la foule qui a entonné "Dona nobis pacem".
Pour plus d'informations : Agence
APIC
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