10.09 - Nigéria : Des incidents ? non
!des violences !
Pour la troisième journée consécutive, le dimanche 9 septembre, et malgré
le déploiement de l'armée décidé samedi, les violences meurtrières se
sont poursuivies dans la ville de Jos, située à 200km de la capitale
de l'Etat du Plateau, Abuja.
Les autorités fédérales nigérianes ont bouclé cet Etat
du nord du pays touché par les violences entre chrétiens et musulmans
et ont mis en garde dimanche les différentes communautés contre les
conséquences d'une extension du conflit. Un couvre-feu nocturne, à
partir de 16 heures, a été décrété.
Des groupes rivaux chrétiens et musulmans jouaient au chat et à la souris
avec la police et l'armée, prenant pour cibles et tuant des personnes
d'une communauté adverse lorsque les forces de sécurité ne se trouvaient
pas dans les environs.
Des témoins disaient avoir vu ces bandes qui déambulaient dans les rues
avec des machettes, des pistolets et des matraques. Un homme aurait
admis avoir aidé à tuer 10 personnes à un barrage routier. Ces affrontements
sanglants entre chrétiens et musulmans ont fait au moins 70 morts vendredi
et samedi. Dimanche, le calme y est peu à peu revenu.
Les affrontements et les violences ont éclaté à Jos vendredi soir à
l'heure de la prière des musulmans. Une chrétienne aurait provoqué la
colère des musulmans présents, en tentant de traverser une rue où des
hommes étaient agenouillés pour prier. Dimanche, les habitants craignaient
encore de s'aventurer hors de chez eux, et seuls deux services religieux
ont eu lieu dans la journée, après que deux églises ont été brûlées.
Des musulmans ont tenté d'attaquer une église mais en ont été empêchés
par la police.
Des affrontements se sont également produits dans les environs de la
ville, forte de quatre millions d'habitant, et l'Etat du Plateau. Après
avoir décrit la situation comme calme dans la matinée du dimanche, le
commissaire de la police de l'Etat Mohammed Abubakar a confirmé que
les violences se poursuivaient mais a refusé d'évoquer les combats et
le nombre de tués.
Le président nigerian Olusegun Obasanjo a fait appel samedi à l'armée
pour tenter de mettre un temps aux violences et a invité les dirigeants
religieux de Jos à rétablir le calme. L'an dernier, de violents affrontements
entre chrétiens et musulmans avaient déjà éclaté lors de l'introduction
de la charia, la loi islamique stricte, dans plusieurs Etats du nord
du Nigeria. Les autorités de Jos, ville à majorité chrétienne, avaient
refusé d'appliquer la charia. Jusqu'à présent, la ville avait été épargnée
par les violences religieuses et ethniques qui secouent régulièrement
le Nigeria.
Pour plus d'informations : Agence
Misna
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