29.09 - Arménie : Le pape évoque
explicitement l'oecuménisme.
Au moment de quitter l'Arménie,
à l'aéroport, en évoquant ses rencontres et les
dialogues qu'il eut en Arménie, le pape a employé explicitement
le terme "ocuménisme" pour souligner quelles devaient
être, les relations entre Eglises dont il avait développé
les caractéristiques lors de la célébration d'Etchmiadzine.
"C'est avec une profonde émotion que j'exprime ma gratitude
à Votre Sainteté, patriarche suprême et catholicos
de l'Eglise Apostolique Arménienne, aux évêques
et aux fidèles, pour votre esprit d'amour fraternel et de communion
que nous avons partagé ces jours-ci."
"Je vous salue avec affection l'archevêque Nersès,
l'archevêque Vartan, l'évêque et vous les prêtres,
les consacrés et les fidèles laïcs de l'Eglise catholique...
Le pape vous porte dans son coeur."
" Je désire manifester une fois encore mon estime aux représentants
de toutes les Eglises et Communautés ecclésiales qui ont
pris part aux événements de ma visite."
"Que tous ceux qui suivent le Christ grandissent dans la confiance
et l'amitié oecuméniques, qu'ainsi nous entrions dans
le troisième millénaire et que nous poursuvions ce chemin
d'une union toujours plus étroite et d'une étroite collaboration
!"
"Merci très cher frère Karekine !"
Commentant ce voyage au Kazakhstan et en Arménie, le P. Stefano
Caprio qui est curé à Vladimir en Russie, a fait plusieurs
remarques au cours d'un entretien avec l'Agence vaticane Fides.
"Ce dernier voyage apostolique du Pape Jean Paul II s'est fait
sur un itinéraire plutôt inusité. Par un dessein providentiel surprenant,
le Pape a presque touché les endroits les plus chauds de la terre en
ce moment, qui sont les centres du terrorisme international qui se cachent
dans les montagnes du Caucase et de l'Asie Centrale."
" Son message a revêtu un ton dramatique, d'appel à la paix et
au dialogue, en rendant plus évident encore que la crise mondiale de
ce début de millénaire n'était pas seulement sociale, économique et
militaire, mais aussi et surtout culturelle et religieuse. Dans une
succession d'émotions intenses et de proclamations vibrantes, de Kiev
à Erevan, le Pape a levé le voile, ces derniers mois, de contradictions
historiques et de ressentiments profonds entre peuples slaves, asiatiques,
caucasiens, et de l'Anatolie, que bien souvent l'Occident ne connaît
pas ou préfère ignorer."
..."Après avoir regardé pendant cinquante ans, depuis le temps
de Jean XXIII, ce qui unit les chrétiens et les peuples, il semble toujours
plus nécessaire de fixer l'attention, avec humilité et conscience, sur
tout ce qui a divisé et divise aujourd'hui encore, pour ne pas risquer
de prononcer des paroles vides de signification, ou perdre de vue le
véritable objectif du dialogue et des rencontres : la redécouverte du
visage du Christ, le seul qui soit capable de pardonner et de recréer
l'unité entre les hommes."
" Dans la visite du Pape en Arménie, visite extrêmement positive,
on a vu se confirmer une autre situation évidente : les bases de l'oecuménisme
officiel ne reposent pas sur la théologie, mais presque entièrement
sur la politique, au moins pour ce qui concerne les rapports avec les
chrétiens d'Orient. Seule en effet l'efficacité des interventions gouvernementales
ou présidentielles a pu assurer le succès plein ou relatif des voyages
en Roumanie, en Géorgie, en Ukraine, au Kazakhstan, et en Arménie."
" Si l'on veut vraiment arriver aussi en Russie, il sera nécessaire
de réfléchir sur les possibilités offertes par la politique du Président
Poutine plus que sur les déclarations répétées du Patriarche Alexis.
D'ailleurs, les divisions historiques entre chrétiens d'Orient et d'Occident
ont toujours été causées par des raisons terrestres et peu ecclésiales,
en révélant plus les raisons de crise dans les rapports entre l'Eglise
et le monde, qu'au sein de l'Eglise elle-même."
" En effet, comme le voyage de cette fin de septembre l'a confirmé,
quand les chrétiens se rencontrent vraiment, c'est toujours une fête
authentique. Les notes joyeuses et poétiques des journées arméniennes
rappellent que les gens du peuple, catholiques et non, les jeunes, les
familles, les personnes âgées, et même les non-croyants, tous sont heureux
de voir le Pape."
"Les minorités restreintes de contestataires du Pape, comme cela
s'est produit en Ukraine, sont tout au plus des coups montés politiques
et journalistiques. Les populations de l'Orient sont très honorées,
en revanche, par les visites du Pontife, et elles n'ont aucune crainte
de l'expansionnisme catholique qui, dans ces régions, ne pourra jamais
atteindre de grands pourcentages . Surtout, les jeunes découvrent toujours
la fascination d'une personnalité qui a le courage et le droit de proclamer
la vérité et de réclamer la paix, fascination qu'ils ne reconnaissent
que rarement chez les leurs propres gouvernants. Il ne reste qu'à souhaiter
que cette rencontre puisse bientôt se faire aussi sous les murs du Kremlin."
Pour plus d'informations : Agence
vaticane Fides
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