29.09 - Repères éthiques pour
les greffes d'organes.
Dans un document qu'elle vient de
publier, l'Académie pontificale pour la Vie propose des repères éthiques
préalables aux éventuelles expériences en vue de greffes d´organes d´animaux
chez l´homme.
Il porte sur les "greffes animales" et est intitulé: "La perspective
des greffes animales: aspects scientifiques et considérations éthiques".
Ce document, a déclaré à Radio-Vatican, Mgr Sgreccia,
vice-président de cette Académie, "est le fruit d´une
recherche de plusieurs mois en collaboration avec des experts scientifiques
dans différents domaines de la médecine et de la chirurgie mais aussi
des anthropologues, des philosophes, des "bioéthiciens", soit une vingtaine
de spécialistes, qui se sont réunis à plusieurs reprises pour ce dialogue
"interdisciplinaire".
"Le document, précise-t-il, a été demandé par la Commission européenne
et par le Conseil de l´Europe de façon à connaître le point de vue de
l´Eglise catholique. Nous avons reçu le mandat de la Secrétairerie d´Etat
pour exposer le point de vue de l´Eglise catholique sur les greffes
animales. Le problème est important, parce qu´il s´agit de transplanter
un organe animal dans un organisme humain, et nous sommes encore dans
une phase d´attente."
La légitimité des greffes d´organes d´animaux chez l´homme doit exclure
des souffrances inutiles de ces animaux, impliquer une grande prudence
en matière de modifications génétiques incontrôlées, et ne pas altérer
la biodiversité et l´équilibre des espèces animales, recommande entre
autres le Vatican.
"Est-il licite d´utiliser l´animal de cette façon? Quel est le pouvoir
de l´homme sur l´animal, de prendre ses organes pour les transplanter
dans l´homme?" "Cela doit être discuté, explique Mgr Sgreccia, à la
lumière de la philosophie, de l´anthropologie et de la théologie".
A propos de cet "aspect éthique de l´utilisation des animaux en vue
d´améliorer la survie et le bien-être de l´homme", le Prof. Faggioni
a rappelé, au cours de la conférence de presse, que si "l´homme dispose
du pouvoir sur la création", comme le dit le récit de la Genèse, ce
pouvoir ne doit pas pour autant "déboucher sur une réduction en esclavage
et un avilissement destructif des autres créatures".
"La légitimité de l´utilisation des animaux implique, a-t-il dit également,
le respect de certaines conditions, comme l´exclusion des souffrances
inutiles de ces animaux et une grande prudence en matière de modifications
génétiques incontrôlées, risquant de provoquer d´inutiles souffrances
ou un état de stress".
D´autres questions se posent également : "Que se passe-t-il pour l´identité
de la personne qui reçoit cette transplantation? La biologie animale
influence-t-elle la biologie de l´homme? "Le document a voulu donner
des indications pour le passage de la phase pré-clinique à l´expérimentation
clinique. Ce n´est qu´après le passage par cette phase expérimentale
que l´on pourra affronter l´examen de la transplantation proprement
dite".
Mgr Sgreccia a souligné l´importance de ces perspectives pour
sauver des vies. Les organes humains disponibles sont, rappelle-t-il,
insuffisants, en dépit des appels au don d´organes, et les malades restent
nombreux en liste d´attente ou même meurent alors que les progrès accomplis
dans ce domaine permettraient de grands succès.
Pour plus d'informations : Académie
pontificale pour la vie.
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