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21.11 - Le droit canonique des Eglises orientales.

Le 10ème anniversaire de l´entrée en vigueur du Code canonique des Eglises orientales, est marqué cette semaine par un Symposium international organisé au Vatican par la congrégation des Eglises orientales

Ouvert le lundi 19 novembre par le préfet de la congrégation, le patriarche émérite d'Antioche Ignace Moussa I Daoud, il a pour thème: "Droit des Eglises - instrument de la charité", une parole de Jean Paul II qui avait souhaité que "le Code devienne un instrument de cette charité ... qui doit être profondément enracinée dans l´âme de toute créature humaine".

Le pape souhaitait ainsi que ce code devienne "un moyen d´établir dans les Eglises orientales catholiques cette tranquillité de l´ordre qui manifeste le primat de l´amour, de la grâce, et du charisme". Ses dispositions n'ont pas toujours été accueilliés favorablement, car beaucoup d'Eglises catholiques oriantels se sentent déposséder de leurs antiques et vénérables traditions ecclésiales.

300 experts internationaux en discuteront lors de ce symposium qui de veut être un congrès "scientifique, destiné à faire le point sur ce code, 10 ans après sa promulgation, et à mettre en lumière les aspects qui pourraient évoluer vers une plus grande autonomie des Eglises orientales catholiques".

Selon l'un des rapporteur, le P. jésuite Dimitri Salachas, "les patriarches ou évêques orientaux qui ont participé au synode des évêques en octobre ont fait entendre la voix des Eglises orientales au cours de leurs interventions ­ relativement limitées ­ et ont mis en valeurs leur spécificité ainsi que la nécessité de prendre en considération les enjeux oecuméniques des relations entre Rome et les différents patriarcats".

Depuis leur origine, les Eglises orientales n'ont pas connu un code de Droit canonique comme l'Eglise latine d'Occident. C'est pourquoi, dans un but unificateur et non pas centralisateur, comme l'affirment certains orientaux, une commission, lancée par Pie XII se mit au travail et commença à regrouper les sources des différentes Eglises, en 1935 et 1945. Une partie de ce code fut édité avant le concile Vatican II, mais dès sa promulgation il fut jugé comme trop modelé sur le code latin, ne tenant pas assez compte de l'ecclésiologie originale des Eglises orientales catholiques.

En 1972, une nouvelle commission se remit au travail. En 1990, enfin, après 18 ans de travail, le code fut promulgué. Il est confié à l´organisation de l´Institut pontifical oriental. Les thématiques au programme concernent le droit des Eglises orientales.

Nous ne pouvons en quelques lignes reprendre d'une manière exhaustive l'ensemble des problèmes qu'aborderont les experts canonistes durant ce symposium.

Citons par exemple celui qui soumet à la juridiction de l'évêque latin local,"l'Ordinaire", les prêtres et religieux qui ne sont pas dans l'Orient de leur patriarcat. Ainsi en France, par exemple, l'ordinaire des chrétiens orientaux ­ en dehors des rares éparchies instituées - est l'évêque de Paris, le cardinal Lustiger. Une évolution serait nécessaire de manière à ce que les chrétiens orientaux soient sous la juridiction d'un évêque de rite oriental.

Nécessaire en particulier parce que, depuis ces dernières années, le problème de l'émigration s'est largement accentué et aujourd'hui, il devient nécessaire de réexaminer ces points. Tout comme pourrait évoluer le point du code de droit canon des Eglise orientales selon lequel des prêtres mariés ne peuvent prendre la responsabilité d'une paroisse située en dehors du territoire de leur patriarcat.

Cette autonomie que donne ce code aux Eglises catholiques orientales est relative et restrictive." Le P. Salachas, regrette "que le Code renvoie fréquemment au Saint-Siège pour une série de questions, alors qu'il faudrait remettre ces questions aux patriarches avec leurs synodes" et il souhaite ainsi "une indépendance réelle des patriarcats orientaux mais en totale union à Rome en ce qui concerne la doctrine de la foi".

Au cours du synode des évêques, le patriarche Ignace Oussa, actuellement préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales avait insisté sur le fait que "les Eglises orientales catholiques doivent être en mesure d'organiser efficacement une pastorale propre et adaptée à leurs fidèles dans la diaspora, bien entendu en pleine communion et en concertation avec les évêques locaux des autres Eglises 'sui iuris' ".

Pour plus d'informations : Services de presse du Vatican

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