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08.12 - L'Eglise, la drogue et la toxicomanie.

Le mardi 4 décembre, le Conseil pontifical pour la pastorale de la santé a publié un document de 200 pages intitulé "Eglise, drogue et toxicomanie". Ce document est disponible en italien, français, anglais et espagnol.

L'Eglise propose ainsi un "manuel" très concret sur la drogue pour aider ceux qui travaillent dans la pastorale d'éducation, de prévention et de guérison face à ce phénomène "de plus en plus diffus" dans la société. Jean Paul II lui-même, sur requête de l'OMS, Officie Mondiale de la Santé, vait demandé en 1997 l'élaboration de ce document afin de répondre à "l'angoisse" d'évêques, de prêtres, de religieux ou de parents confrontés au problème de la drogue.

Les travaux, qui ont permis l'élaboration de ce manuel, ont été dirigés par le P. Tony Anatrella, consulteur au Conseil pontifical pour la santé. Il s'adresse également aux hommes politiques qui, par les législations nationales, peuvent être "les principaux responsables du ralentissement de cette plaie".

Ce document invite à une pastorale dirigée particulièrement vers les jeunes, pour "une solidarité envers ceux qui croient ne pas pouvoir vivre sans la drogue". Le document propose alors plusieurs "alternatives crédibles", parmi lesquelles une "action pastorale de l'Eglise" notamment envers les parents.

Les auteurs du document présentent également les causes et les conséquences de la toxicomanie. Enumérant les différents "produits" existant sur le marché de la drogue, ils en donnent leur définition puis une explication très précise sur les effets et les dangers qu'ils provoquent. Le document passe ainsi en revue les colles et les solvants, le cannabis, le LSD, les amphétamines, l'ecstasy, l'héroïne, la cocaïne et le crack. L'objectif est de permettre aux parents ou à ceux qui travaillent avec des jeunes de cerner le problème rapidement et d'en évaluer les conséquences.

Ils analysent ensuite les "motivations nombreuses" qui conduisent à l'usage de la drogue. Ils constatent que "la recherche effrénée du plaisir cache une difficulté de vivre" et "une fuite illusoire des problèmes". Ils invitent à ainsi ceux qui sont engagés dans la "réhabilitation" des toxicomanes à intégrer dans le processus de guérison "une éducation au plaisir dans la vie relationnelle".

Alors que les jeunes "sont impuissants face à la mondialisation" et se retrouvent "sans espérance face à l'avenir", le Conseil pontifical pour la santé prône une "vraie politique de prévention", avec "une vision globale de chaque personne" et "une compassion sans complicité" envers les toxicomanes.

Le Conseil pontifical propose en outre "de créer des structures de formation" au sein des Conférences épiscopales, ainsi que des "centres d'étude de l'évolution de la toxicomanie et des difficultés des jeunes". Il demande par ailleurs de nommer un responsable dans chaque Conférence et dans chaque diocèse, "qui pourrait collaborer avec le ministère de la santé du pays ainsi qu'avec les représentants d'organismes internationaux tels que l'OMS".

"Devenir libre est un des objectifs les plus importants de l'éducation de la personne humaine", explique-t-il, soulignant que "pour y parvenir, il est nécessaire (…) de renoncer à certaines satisfactions pour un bien supérieur".

En appendice, le document propose quelques notes "pour comprendre et agir sur le plan pastoral". Elle propose en particulier un lexique de termes utilisés dans le monde de la drogue - comme par exemple, "psychotrope", "euphorisant", "stimulant", "overdose", mais aussi, "tolérance", "dépendance", ou "accoutumance". Un autre paragraphe explique "comment intervenir" en aidant "à reconnaître un jeune en difficulté" ou en expliquant "pourquoi les jeunes se droguent".

Pour plus d'informations : Service de presse du Vatican

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