Infocatho



14.12 - Chine : Campagne pour l'Eglise patriotique.

Dans la province du Shaanxi, l'on assiste à l'intensification d'une nouvelle campagne visant à forcer les membres de l'Eglise " clandestine " à s'enregistrer auprès de l'Association patriotique des catholiques chinois.

C'est ce qu'indique la revue "Eglises d´Asie". Selon un responsable du Bureau local des Affaires religieuses "l'opération s'apparente plus à une campagne d'éducation qu'à un mouvement de répression. Il s'agit de faire enregistrer ces églises illégales sous le giron de l'Eglise patriotique. La seule formalité exigée est de signer un manifeste par lequel les personnes déclarent leur adhésion à l'Eglise patriotique. " Au cas où les fidèles auraient des difficultés à comprendre ce qui leur est demandé, " nous avons organisé des sessions d'étude pour les éduquer ", a encore ajouté le responsable.

En fait, dans le diocèse de Fengxiang, la campagne a pris un tour assez sévère. Selon l'agence Fides, "Fengxiang présente la particularité quasi unique dans toute la Chine d'être un diocèse entièrement " clandestin ". Son évêque, Mgr Lucas Li Jingfeng, ses 16 prêtres, 14 religieux et 25 religieuses ainsi que ses 20 000 fidèles ont toujours refusé de rejoindre les structures de l'Eglise " officielle ". De ce fait, la cathédrale, les églises, le séminaire et les différentes organisations du diocèse sont certes " clandestins " mais bien visibles aux yeux de tous.

Comme nous l'avons déjà indiqué, le 4 novembre dernier, alors qu'il célébrait la messe dominicale, Mgr Li, âgé de 81 ans, a été interpellé par des policiers qui lui ont conseillé d'emporter " beaucoup de vêtements ", les autorités l'invitant à suivre des " sessions de formation " pour un certain temps. Depuis, mis à part un coup de fil à un des ca! tholiques du diocèse, Mgr Li n'a pu donner aucune nouvelle de lui. A une délégation de 40 catholiques de Fengxiang venus demander des informations, les autorités ont fait savoir que leur évêque ne leur serait sans doute pas rendu avant Noël étant donné son refus de s'affilier à l'Association patriotique des catholiques chinois.

Le 4 novembre, en même temps que leur évêque, sept prêtres de Fengxiang ont été arrêtés. Trois semaines plus tard, six d'entre eux ont été relâchés et renvoyés dans leurs villages d'origine. Selon un des séminaristes du diocèse, " c'est comme si nous étions revenus à l'époque de la Révolution culturelle où chacun devait déclarer au gouvernement ce qu'il avait fait durant la journée ". Durant le temps de leur détention, les prêtres arrêtés ont été isolés, une équipe de fonctionnaires se relayant pour les interroger et les persuader de rejoindre l'Association patriotique. En vain.

Très déterminée à ne pas lâcher prise, la population catholique du diocèse semble n'avoir pas faibli dans sa résolution. " Pour l'heure, tout ce que nous pouvons faire est d'attendre ", a déclaré un catholique " clandestin " de Fengxiang. Par ailleurs, un peu plus au sud de la province, la partie " clandestine " du diocèse de Hanzhong a également eu à subir les pressions des autorités. Selon l'agence Ucanews, le 2 novembre dernier, trois prêtres " clandestins " du diocèse, les PP. Du Baozang, Zan Jianzhou et Zan Shengrang, ont été arrêtés puis relâchés après un mois de " rééducation " pour les inciter à rejoindre l'Association patriotique.

Pour plus d'informations : Eglises d'Asie

Retour