12.12 - Message pour la Journée Mondiale
de la Paix.
Le message de Jean Paul II pour la Journée
Mondiale de la Paix 2002 est un message pour dire où est l'espérance
pour un monde qui s'enfonce toujours plus dans le terrorisme et la guerre.
C'est également un appel à ne pas se laisser immobiliser par la peur,
la vengeance et la haine, en poussant les individus et les peuples à
devenir " instruments " de paix. Cette tâche est confiée essentiellement
aux croyants de toutes religions : " Le sentiment religieux authentique
est une source inépuisable de respect mutuel et d'harmonie entre les
peuples: bien plus, en lui réside le principal antidote contre la violence
et les conflits. " C'est une voie ouverte aux " aux croyants et aux
non-croyants, aux hommes et aux femmes de bonne volonté, qui ont à cœur
le bien de la famille humaine et son avenir. "
C'est la première fois que le message pour la Paix demande un effort
commun aux croyants et aux non-croyants sans distinctions : dans les
précédents messages, des appels spécifiques s'adressaient aux catholiques,
aux chrétiens, aux différentes religions, aux athées, etc. Et ceci est
le signe d'une urgence et d'une radicalité toutes particulières.
La radicalité est dans la réponse : il faut " la justice et cette forme
particulière de l'amour qu'est le pardon " . Souvent on pense que justice
et pardon s'opposent. " Le pardon ne s'oppose d'aucune manière à la
justice, car il ne consiste pas à surseoir aux exigences légitimes de
réparation de l'ordre lésé. Le pardon vise plutôt cette plénitude de
justice qui mène à la tranquillité de l'ordre, celle-ci étant bien plus
qu'une cessation fragile et temporaire des hostilités: c'est la guérison
en profondeur des blessures qui ensanglantent les esprits. Pour cette
guérison, la justice et le pardon sont tous les deux essentiels.
" (n.3). Le Pape condamne le terrorisme international parce qu'il mine
dans ses fondements " la paix fondée sur la justice et sur le pardon
" (n.4). Aucun leader politique d'Orient ou d'Occident n' avait jusqu'ici
condamné avec autant de force le terrorisme, devenu " un réseau sophistiqué
de connivences politiques, techniques et économiques."
Si le Pape affirme d'un côté qu' " il existe un droit de se défendre
contre le terrorisme ", il souligne qu'un tel droit s'exerce en identifiant
les coupables, avec une responsabilité pénale " personnelle ", sans
avoir à " l'étendre aux nations, aux ethnies, aux religions auxquelles
appartiennent les terroristes". On ne peut donc pas faire payer
aux Irakiens, aux Somaliens, aux Yéménites ou aux Palestiniens la responsabilité
de tel ou tel terroriste.
"On ne peut jamais prendre prétexte, dit-il également, des injustices
qui existent dans le monde pour justifier les attentats terroristes
". Parmi les victimes du terrorisme on trouve les " peuples du monde
en voie de développement ", moins bien dotés pour la résistance au "
chaos économique et politique ", issu de l'écroulement de l'ordre. "
La prétention qu'a le terrorisme d'agir au nom des pauvres est une flagrante
imposture."
En lançant la proposition de la justice et du pardon, Jean Paul II vise
" un renouveau général dans le cœur des personnes et dans les relations
entre les peuples de la terre. " C'est pourquoi il suggère quelques
étapes urgentes et nécessaires :
1.Trouver une " une solution au conflit arabo-israélien " en tenant
en compte " les droits et les exigences de chacun ".
2.Accroître la coopération inter-religieuse en éliminant " les causes
sociales et culturelles du terrorisme, en enseignant la grandeur et
la dignité de la personne, et en favorisant une conscience plus grande
de l'unité du genre humain. "
Il exhorte tout particulièrement les leaders religieux juifs, chrétiens
et musulmans à condamner publiquement le terrorisme en " refusant à
ceux qui s'y engagent toute forme de légitimation religieuse ou morale.
"
La prière ne " vient pas après " l'engagement : elle est à la base de
l'édification d'une société dans la justice et la paix. De ce point
de vue, il retrace deux autres éléments essentiels pour l'avenir mondial.
Un élément immédiat : la rencontre inter-religieuse d'Assise ; et un
autre plus constant : la garantie de la liberté religieuse au sein des
nations. Tous deux exaltent " le sentiment religieux authentique ",
" source inépuisable de respect mutuel et d'harmonie entre les peuples
", " principal antidote contre la violence et les conflits."
Pour plus d'informations : Services
de presse du Vatican
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