04.01 - Arabie Saoudite : Emprisonnés
pour leur foi.
L'Agence vaticane Fides, rappelle qu'à
l'aube de la nouvelle année, en Arabie Saoudite, 13 chrétiens sont toujours
derrière les barreaux de la prison de Sharafiah.
Ces travailleurs immigrés enfermés pour leur foi n'ont pas été libérés
à Noël, contrairement aux promesses du gouvernement de Riyad. Les détenus,
accusés d'avoir diffusé de la propagande religieuse chrétienne, ont
été arrêtés par la police religieuse saoudienne entre juillet et septembre
derniers à Djeddah. Les noms des détenus sont connus et aucun d'entre
eux n'est citoyen de l'Arabie Saoudite et donc devraient être
protégés par les lois internationales en vigueur en ce
qui concerne la liberté religieuse.
Il s'agit de Prabhu Isaac (Inde); Eskinder Menghis, Kebrom Haile, Joseph
Girmaye (Erythrée); Gabayu Tefer, Tinsaie Gizachew, Bahru Mengistu,
Beferdu Fikri, Mesfin Berhanu, Gene Haileab, Worku (Ethiopie); Afobunor
Okey Buliamin (Nigeria); Dennie R. Moerno Lacalle (Philippines). Sept
d'entre eux sont des hommes mariés avec enfants. Ces travailleurs immigrés
sont tous employés dans des entreprises saoudiennes. Ils ont été découverts
par la police religieuse alors qu'ils se réunissaient dans leurs habitations
privées pour des rencontres de prières.
Selon l'organisation de défense des chrétiens persécutés, "Middle East
Concern", après l'amnistie générale concédée par le roi Fahd pour la
fin du Ramadan, le 10 décembre dernier, en faveur de quelque 12.000
prisonniers, soit près de la moitié de la population carcérale du pays,
il avait été promis de libérer les chrétiens à l'occasion
de Noël, puis de les expulser du pays.En fait, accusés de "crime religieux",
ils n'ont pas bénéficié de cette promesse.
Christian Solidarity Worldwide (CSW), association de défense des chrétiens
dans le monde, affirme que les conditions carcérales à Djeddah sont
inhumaines et les conditions d'hygiène déplorables. Les visites des
membres de la famille sont interdites, et les visites consulaires sont
très difficiles à obtenir.
Stuart Windsor, directeur national de CSW, se dit "déconcerté par la
manière dont ces hommes sont traités. Ils ne sont coupables de rien
d'autre que d'avoir pratiqué leur foi chrétienne en privé. Mais ils
ont été jetés en prison et traités comme des criminels". Les interventions
des ambassades étrangères en faveur de leurs ressortissants n'ont pas
fait plier les autorités saoudiennes, qui se savent protégées par les
puissances occidentales.
En Arabie Saoudite, toute manifestation religieuse publique autre que
la foi musulmane est prohibée. La pratique religieuse en privé est en
théorie permise, mais une police religieuse spécialisée veille et peut
arrêter des suspects, même si la pratique religieuse sez fait
en privé, ce qui était le cas de ces travailleurs émigrés.
Connue sous le nom de Comité pour la propagation de la vertu et la prévention
du vice, la police religieuse a pour mission de veiller au strict respect
des règles de conduite établies. Cet organisme, en théorie semi-autonome,
œuvre dans la pratique en étroite collaboration avec la police et les
gouverneurs des différentes localités. Il est piquant de constater qu'il
n'y a pas de liberté religieuse dans ce pays qui est considéré comme
l'un des plus fidèles alliés du "monde libre" en lutte contre l'intégrisme
religieux.
Pour plus d'informations : Agence Fides
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