13.01 - Rép. tchéque : Une loi
"hostile" à la religion.
Les Eglises de la République tchèque
protestent contre une nouvelle loi controversée, qui restreint les activités
religieuses, et n'hésitent pas à la qualifier d'une manière
catégorique comme "un retour à la période communiste".
Selon cette loi, et depuis le lundi 7 janvier, les représentants du
gouvernement ont toute autorité concernant l'ouverture des lieux de
culte et la formation de communautés religieuses; par ailleurs, les
revenus des activités des Eglises devront être affectés à des fins religieuses
uniquement. La loi oblige également les associations religieuses
comme "Caritas" à s'enregistrer comme une entreprise soumise
à l'impôt.
Cette nouvelle législation remplace une législation adoptée deux
ans après la chute du gouvernement communiste en 1989 et s'inscrit dans
le cadre d'une longue querelle entre l'Eglise et le gouvernement.. En
outre, "Nous assistons à un retour de la période communiste - nous ne
comprenons pas encore tout à fait pourquoi une telle campagne d'hostilité
est engagée contre nous", déplore Nadeje Mandysova, secrétaire générale
du Conseil oecuménique tchèque, qui regroupe 11 Eglises protestantes
et orthodoxes.
Selon Nadeje Mandysova, le gouvernement sera forcé de tenir compte des
objections concernant les droits de la personne, pour ne pas entraver
les négociations en vue de l'admission de la République tchèque à l'Union
européenne en janvier 2004.
Le Conseil oecuménique devrait rencontrer des responsables catholiques
romains en vue de formuler un appel commun auprès de la Cour constitutionnelle
avant la fin du mois de janvier. Depuis la chute du communisme dans
la République tchèque, les Eglises ont demandé que le gouvernement restitue
les biens qui leur avaient été confisqués et qu'il clarifie le statut
financier des Eglises dans cette nation où les salaires du clergé sont
payés par l'Etat.
La nouvelle loi a été adoptée par le Parlement en dépit du veto prononcé
par le Sénat et par le président Vaclav Havel. Celui-ci avait renvoyé
la loi devant le parlement le 5 décembre, en soulignant qu'elle enfreignait
la Convention européenne des droits de l'homme. Toutefois, cette loi
a été finalement adoptée le 18 décembre avec les voix du Parti social-démocrate
au pouvoir, qui est dominé par d'anciens communistes, et celles du Parti
démocratique civique libéral de l'ancien premier ministre Vaclav Klaus.
L'Eglise catholique romaine souligne que "même si la dictature communiste
n'existe plus ici, de nombreux législateurs conservent toujours les
mêmes habitudes politiques", selon les termes employés par Lawrence
Cada, attaché de presse de la Conférence épiscopale tchèque. "Les politiciens
les plus influents méprisent les Eglises et ne croient pas en la liberté
d'association. Ils pensent que le pouvoir devrait être entièrement aux
mains du gouvernement et que les autres n'ont pas droit à la parole."
Le cardinal Miloslav Vlk, a aussi qualifié la loi de "réelle menace
pour la démocratie et la liberté de l'Eglise garanties par la constitution"
et exprimé l'espoir que le gouvernement du premier ministre Milos Zeman
acceptera de la renégocier.
Pour plus d'informations : Agence ENI
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