Infocatho



17.01 - Madagascar : C'est un mauvais perdant.

Un mois après le premier tour de l'élection présidentielle à Madagascar, l'archevêque d'Antananarivo, la capitale, affirme que le candidat de l'opposition, Marc Ravalomanana, a remporté le scrutin et que le président sortant Didier Ratsiraka est "un mauvais perdant".

S'appuyany sur l'opinion publique, l'archevêque avait déjà été l'artisan d'une élection à deux tours, ce que ne souhaitait pas le prrésident sortant. Il en tire les conclusions dans un entretien publié mercredi par le quotidien catholique français "La Croix".

Appelant la Haute Cour constitutionnelle à proclamer les résultats, le cardinal Armand Razafindratandra lui demande également de détailler "chaque bureau de vote et de confronter les procès-verbaux des votes établis déjà par le consortium d'observation des élections, par la coordination des observateurs et par d'autres candidats distancés." "Nous, c'est-à-dire le Conseil des Eglises chrétiennes de Madagascar (FFKM), l'avons fait, et 96% des procès-verbaux sont strictement identiques. Ils donnent Marc Ravalomanana vainqueur avec 52% des voix", souligne le prélat malgache.

"Ces comparaisons ont été faites en quatre jours, alors que le président Didier Ratsiraka dit qu'il faut trois mois pour y arriver." Affirmant ne soutenir aucun candidat mais simplement vouloir "connaître la vérité", Mgr Razafindratandra précise que l'Eglise a "des preuves concrètes que, dans de nombreux bureaux de vote, les résultats ont été faussés en faveur du président Ratsiraka."

L'archevêque d'Antananarivo craint à présent que les autorités n'annoncent "des résultats faux" et que la population ne l'accepte pas. "Et, d'un autre côté, je ne vois pas le président Ratsiraka jeter l'éponge. Je le connais bien. Il a été l'un de mes élèves. C'est un mauvais perdant", accuse-t-il.

Interrogé sur l'attitude des autorités françaises, il observe que Paris "veut conserver une influence (à Madagascar), avec le soutien officieux du président actuel." Mais il rappelle aussi que "la France est signataire d'une déclaration commune de plusieurs bailleurs de fonds demandant la transparence des élections." Le Quai d'Orsay n'a pas souhaité commenter ces déclarations et a seulement indiqué mercredi qu'il attendait la "proclamation officielle" des résultats de l'élection par la Haute Cour constitutionnelle malgache.

Pour plus d'informations : Agence Misna

Retour