26.01 - France : Retrouver le temps de lire.
A l'occasion des journées chrétiennes
de la communication qui se tiendront en France du vendredi 1 au jeudi
7 février, le Comité permanent pour l'Information et la Communication
de la Conférence des évêques de France a choisi
de parler de la place de la lecture dans la vie chrétienne.
En France les chrétiens catholiques, orthodoxes et protestants se penchent
ensemble sur leur communication. C'est la raison pour laquelle elles
ne se tiennent pas à la date fixée par le Vatican. Pour
2002, il n'a été choisi aucun thème particulier, mais ces journées se
veulent un rendez-vous où chacun et tous ensemble analysent les nouvelles
technologies d'information et de communication selon leur situation
et les projets d'avenir.
Le document publié par la conférence des évêques
de France a une tonalité toute particulière au moment
où les nouvelles technologies semblent vouloir réduire
la place de la lecture comme lode de communication et source d'enrichissement
personnel et spirituel.
..."Le christianisme n'est pas une religion du livre mais une religion
de la Parole. C'est Jésus Christ, le Verbe venu en ce monde, qui révèle
l'homme à lui-même et le conduit à Dieu. Pourtant les livres de la bible
(ta biblia) tiennent une place majeure dans la structuration de la personne
croyante. Ils apparaissent dès la première alliance (Ancien Testament)
et, conservés par l'Eglise naissante, sont lus dans la lumière du Christ
ressuscité. D'autres écrits sont élaborés par la génération des apôtres
(Nouveau Testament)."
..." Ils ont accompagné la transmission de la foi, ont bénéficié
des techniques de reproduction des textes et les ont parfois même provoquées
(passage du rouleau au codex, du codex au livre…). Si le livre n'est
jamais absolutisé, il est vénéré, médité et sa connaissance confère
une autorité. Dans un rituel du troisième siècle, c'est la remise du
livre qui " ordonne " le lecteur, et non pas l'imposition des mains.
Preuve s'il en était besoin du statut très particulier du livre dans
la vie chrétienne et dans la construction de la communauté authentique."
..."La lecture spirituelle, la recherche théologique, les études
d'exégèse de l'Église d'aujourd'hui n'annulent pas les travaux précédents.
Lire les œuvres qui nous viennent du passé, c'est accueillir une tradition
vivante, c'est l'enrichir à notre tour de notre vivante participation."
..."Comprendre, comparer, vibrer, chercher, découvrir, par la lecture,
c'est honorer Dieu qui est le maître de toutes choses. Etre chrétien,
c'est le devenir en s'enrichissant des apports des autres, en habitant
la culture d'une époque. Par le livre, chaque chrétien peut se construire,
devenir en somme " l'instituteur " de soi-même."
..." Chacun constate combien dans sa vie professionnelle il ne
peut se contenter de sa formation initiale, chacun trouve normal de
se perfectionner en langues ou en logiciels et de dégager du temps de
formation pour approfondir son métier et son savoir-faire. De même,
ne serait-il pas normal de s'organiser pour approfondir sa foi et sa
vie chrétiennes, notamment en se donnant des temps de lecture réguliers
? "
Nous nous arrêtons là, il faut lire tout ce texte qui est
d'une richesse et d'une finesse telles que de simples citations en dénaturent
tout le message.
..."L'expérience littéraire est en effet l'un des terrains constants
- mais peu fréquentés aujourd'hui - du dialogue entre les cultures et
la tradition chrétienne. Il en est de la lecture comme de la multiplication
des pains. L'appétit ne suffit pas, il faut encore donner quelque chose
de soi (un pain, deux poissons… son temps, de l'attention) pour que
le miracle ait lieu. Grégoire le Grand, au VIe siècle, s'émerveillait
de ce que les textes lus " croissaient " avec l'esprit de celui qui
les lisait. Il faut souhaiter à chacun aujourd'hui le même émerveillement.
"
Pour plus d'informations : Conférence
des évêques de France
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