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02.02 - France : La toxicomanie et le suicide des jeunes.

Le manuel de pastorale "Eglise, drogue et toxicomanie", édité par le Vatican le 4 décembre, vient de paraître en français. Il a été présenté à la presse le 31 janvier par Mgr Olivier de Berranger, Mgr Philippe Barbarin, et par le Père Tony Anatrella, qui a dirigé les travaux de recherche.

Simultanément, le Comité épiscopal pour la santé vient de publier un document de cinq pages intitulé "La prévention du suicide des adolescents".

Lors de la conférence de presse, Mgr Barbarin, président du Comité épiscopal pour la santé, a souligné l'importance du chapitre "Devenir libre", qui met l'accent sur la liberté blessée des toxicomanes. Liberté que la foi peut guérir. Quant au chapitre "attitudes pastorales au service de la libération de la personne", il propose une pastorale d'accueil et d'écoute, qui éduque au sens du temps, au sens de la prière et de la vie sacramentelle. Bref, qui propose de découvrir "Jésus qui rend leur dignité aux blessés de la vie".

Il a souligné que l'Eglise, à la différence des pouvoirs publics, ne focalise pas son attention sur la plus ou moins grande toxicité des divers produits, mais bien sur l'aliénation subie par la personne humaine dès lors qu'elle a besoin de recourir à l'une ou l'autre drogue pour se sentir exister. Tout comme l'OMS, l'Eglise est hostile à tout projet de dépénalisation des drogues douces, voire à tout discours relativiste "susceptible de favoriser la poursuite de la consommation".

De son côté, le P. Tony Anatrella, qui a dirigé les travaux de rédaction du document original, rappelle que la proportion des jeunes de 15 à 19 ans qui ont recours à l'une ou l'autre drogue est passée de 19 à 43% en moins de 10 ans. De même, l'âge moyen où l'on s'initie aux drogues aurait lui-même considérablement baissé. L'échec des campagnes de prévention est donc patent.

Avec 1000 cas par an, le suicide des jeunes est la deuxième cause de mortalité des 15-20 ans en France. Le nombre de tentatives de suicide, qui est dix fois supérieur aux suicides réels, est lui-même en augmentation constante. Face à cette situation tragique, le Comité épiscopal pour la santé suggère une attitude sous-tendue par quatre mots : comprendre, déceler, inventer, proposer.

Pour plus d'informations : Conférence des évêques de France

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