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04.02 - Arabie Saoudite : Quelle liberté religieuse ?

Après six mois de prison, le calvaire des 16 chrétiens arrêtés en Arabie Saoudite a pris fin. Douze d'entre eux ont été expulsés du pays avec leurs familles, après avoir été transférés à la prison de Breman, où séjournent les détenus en passe d'être libérés.

Le décret d'expulsion du pays est une issue trouvée par le gouvernement, pris entre les pressions internationales pour la sauvegarde des droits humains et l'intégrisme islamiste interne qui n'admet pas la liberté religieuse.

Les chrétiens, accusés de propager leur foi (prosélytisme), avaient été arrêtés par la police religieuse saoudienne entre juillet et septembre 2001 à Jeddah. Ils étaient tous travailleurs émigrés employés dans des entreprises saoudiennes et se réunissaient à leurs domiciles pour des rencontres de prière. Ils sont de différentes nationalités : indienne (1), érythréenne (3), éthiopienne (8), nigérienne (1) et philippine (1).

Leur mésaventure avait commencé le 19 juillet 2001 par l'arrestation à Jeddah de l'Indien Prabhu Isaac, qui a travaillé pendant 17 ans en Arabie. A son domicile, la police religieuse a retrouvé et confisqué des bibles, des livres de chant, et des cassettes audio et vidéo sur des thèmes chrétiens. Son arrestation a conduit à la détention de 13 autres hommes accusés des mêmes crimes.

Christian Solidarity Worldwide (CSW), informe que les prisonniers n'ont jamais fait l'objet d'accusations officielles, qu'ils n'ont pas eu le droit de rencontrer des représentants de leurs consulats et ont subi en prison des traitements inhumains. L'organisation Middle East Concern rappelle que, après l'amnistie générale déclarée en décembre 2001 pour la fin du Ramadan par le roi saoudien Fahd, les autorités avaient promis aux chrétiens qu'ils seraient libérés, pour ensuite le nier à l'occasion de Noël, alors que plus de 12 000 prisonniers avaient retrouvés la liberté grâce à l'amnistie, mais pas les chrétiens.

Dans un article publié par le site web "Arabia on-line", le prince Talai Ibnu-Abdel-Aziz Al Sa'ud, membre de la famille royale saoudienne, affirme, d'une manière "originale" que la présence chrétienne dans la société arabe est "une véritable force, qui garantit la diversité et aide à maintenir une vision équilibrée".

Mais les faits contredisent son affirmation. La version radicale de l'Islam appliquée en Arabie Saoudite interdit les manifestations publiques de culte non musulman. Et même si des fonctionnaires saoudiens déclarent que les chrétiens peuvent se rencontrer en privé pour la prière, la police religieuse, elle, arrête souvent ceux qui le font.

Pour plus d'informations : Agence Fides

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