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2010-01-03 - RD Congo
INQUIET DE LA RÉPÉTITION DES ATTENTATS CIBLÉS

De nouvelles attaques menées par la rébellion ougandaise de l´Armée de résistance du seigneur (LRA) et conclues par de nombreuses victimes se sont déroulées dans le diocèse d´Isiro-Niangara, à l´extrémité nord-orientale du Congo RDC.

D´après les témoignages recueillis, des dizaines de personnes auraient été tuées à Manbaga ya talo. "Pour l´année qui est sur le point de commencer, a confié Mgr Andavo Mbia, je demande à tous d´écouter le cri d´alerte des habitants de notre région et de les aider à avoir du courage, à continuer de se déplacer à pied malgré les difficultés. Mon plus grand voeu est que l´enfer qu´ils vivent s´achève enfin".

La présence des rebelles est un motif de grande peur pour les habitants de la région: nombre d´entre eux fuient des villages situés dans la forêt pour trouver un refuge dans des localités les plus grandes, comme par exemple Rungu, où ils vivent dans des conditions désastreuses sans aucune assistance humanitaire.

Selon l´Onu, entre septembre 2008 et juin 2009, dans la Province Orientale au moins 1.200 personnes ont été tuées, 1´400 autres enlevées, y compris des femmes et des enfants, et 230.000 évacuées à cause des violences attribuées aux rebelles en fuite de l´Ouganda après la signature manquée d´un accord de paix. Les rebelles sont également présents au Soudan et en Centrafrique, où ils ont commis des violences à l´encontre des populations civiles.

Par ailleurs, le clergé catholique de l´archidiocèse de Bukavu, dans le Sud-Kivu a adressé un mémorandum au président Joseph kabila pour exprimer son inquiétude face aux assassinats ciblés dirigés contre des membres de l´archidiocèse.

Durant ces trois derniers mois de l´année, l´archidiocèse de Bukavu a été durement éprouvé par le meurtre d´un prêtre, l´abbé Daniel Cizinya, le 6 décembre, et d´une religieuse, soeur Denise Kahambu le 7 décembre 2009. Auparavant, le 3 octobre 2009, un prêtre et un séminariste de la paroisse de Ciherano avaient été enlevés et libérés, après paiement d´une rançon de cinq mille dollars.

Dans ce mémorandum au chef de l´Etat, les évêques du Sud Kivu dénoncent "le climat de peur" dans lequel ils vivent, après les meurtres de leurs confrères et le pillage de leurs paroisses par des hommes en arme non identifiés. "Nous passons des nuits sans espoir du lendemain, surtout du fait que nous nous posons la question de savoir à qui le prochain tour", écrivent les prêtres, religieux et religieuses de Bukavu qui en appellent au chef de l´Etat pour garantir leur sécurité.

Cette préoccupation du clergé de Bukavu s´ajoute à celle déjà exprimée par l´archevêque de Kinshasa, Mgr Laurent Monsengwo Pasinya qui, au lendemain des assassinats, avait lancé un appel au gouvernement congolais et de la MONUC (Mission d´observation de l´ONU au Congo) pour réclamer "des mesures plus efficaces de protection des membres de l´Eglise catholique".

Mgr Monsengo demandait en outre "une enquête sérieuse", pour retrouver les auteurs des assassinats de l´abbé Daniel Cizinya et de la soeur Dénise Kahambu. (source : Misna)

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