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du 20 au 23 janvier 2010 (semaine 03)
 

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2010-01-23 -
LE PAPE REÇOIT LE CARDINAL VINGT-TROIS


Le lundi 18 janvier, la présidence de l’épiscopat français a été reçue par Benoît XVI. Étaient présents le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, Mgr Hippolyte Simon, archevêque de Clermont et le secrétaire général, Mgr Hérouard.

C'est un rendez-vous traditionnel qui a lieu après chaque Assemblée plénière – mais qui, cette année, a permis d’évoquer une année marquée par une série de crises qui ont secoué l’Église. Benoît XVI a été attentif, manifestant une réelle connaissance des dossiers.

" Nous avons évoqué les thèmes de l'Assemblée plénière", dit Mgr Antoine Hérouard, le secrétaire général de la CEF ." Le premier ensemble comprenait : « Demain, la vie de nos communautés », articulé avec le dossier « Indifférence religieuse, visibilité de l'Eglise, évangélisation » et la séquence sur « Mouvements et associations de fidèles ».

" Nous avons aussi abordé les groupes de travail : les « Nouvelles pauvretés », avec l'appel adressé pour Noël aux communautés chrétiennes, « l'enseignement catholique supérieur » et « la bioéthique », même si ce dernier n'est plus un groupe de travail. Nous avons parlé des intervenants invités, notamment M. Jacques Barrot sur la politique migratoire de l'Europe, Mgr Djitanghar sur le Synode des évêques pour l'Afrique et Mgr Bader, archevêque d'Alger, sur la situation des chrétiens en Algérie.

" Le pape a souligné que nous avions traité beaucoup de sujets importants. Il s'est intéressé en particulier au dossier « Demain, l'avenir de nos communautés » et à la place et l'identité du prêtre diocésain, en lien avec l'Année sacerdotale. Il nous a encouragé à continuer. Nous sommes aussi revenus avec lui sur les différents points abordés dans son discours aux évêques à Lourdes."

Les échanges entre le Pape et la Conférence abordèrent d'autres sujets pendant cette demi-heure, comme les suites de la levée des excommunications, pour lesquelles les évêques français regrettent aujourd’hui de n’en avoir été informés que fortuitement. « Prévenus à l’avance, nous aurions pu préparer le terrain » affirment-ils.

La question concernant les demandes de célébrations en rite extraordinaire autorisées par le Motu proprio Summorum pontificum a été également abordée brièvement. Les demandes n’ont pas explosé, mais, ont précisé les évêques français au Pape, certains groupes qui utilisent ce texte, pratiquent une surenchère systématique et agressive, en se réclamant du Pape. " S’il ne s’agit que de petits groupes isolés à ramener au bercail, il faut les traiter avec respect, ont dit les présidents de la CEF au Pape."

Or bien souvent dans leurs écrits et leurs prises de position,, ils rejettent les évêques qui ne répondent pas à leur attente rituelle, allant jusqu'à les récuser en parlant d'eux comme étant opposés au Pape. Pourtant, ces évêques sont nommés par le Pape et sont en communion avec lui. Et dans cette campagne outrancière, c’est l’autorité de l’évêque, gardien de la liturgie dans son diocèse, qui se trouve défiée.

Dans le même temps, la démarche de beaucoup de ces groupes contestataires s’enracine dans un terreau idéologique et politique proche du maurassisme et de l'ancienne "Action française", condamnée par Pie XI, en 1926. Malheureusement ce courant est souvent inconnu ou méconnu dans certains services de la Curie romaine.

Benoît XVI l’a redit aux évêques français : il n’existe qu’un seul rite, romain, avec deux formes, ordinaire et extraordinaire. Son motu proprio ne concerne a priori qu’un petit nombre de personnes, familières du latin, troublées par le passage rapide au rite de Paul VI. Or le pape célèbre lui-même tous les jours, en communion avec les évêques du monde entier, selon le rite de Paul VI.

Pour Benoît XVI, l’unité de l’Église passe par la reconnaissance de la richesse de son patrimoine liturgique, avant et après Vatican II, dans une continuité à laquelle il est très attaché. Mais, avec ces groupes militants, les évêques français se trouvent face à la revendication d’une nouvelle liturgie. (source : CEF)


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