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FlashPress - Infocatho
du 28 au 31 janvier 2010 (semaine 04)
 

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2010-01-31 -
LE RAPPROCHEMENT ENTRE ROME ET MOSCOU


Le 23 janvier, Mgr Hilarion, membre de la commission du dialogue théologique des Églises orthodoxe et catholique romaine, a déclaré que la réunification des deux Églises se réalisera quand les catholiques corrigeront leurs erreurs.

" Entre catholiques et orthodoxes, il existe une reconnaissance des sacrements. Nous reconnaissons la succession apostolique dans l'Église catholique romaine». (...). Lors de la récente réunion de dialgue à Paphos, nous avions comme sujet la primauté de l'évêque de Rome durant le premier millénaire de l'Église indivise. Nous avons discuté un projet de texte, mais pas achevé l'examen. Il est trop tôt pour parler de résultats concrets."

" Nous allons continuer à la prochaine réunion de l'année prochaine à Vienne. Je pense que l'atmosphère des débats a été très bonne. Il y a une volonté des deux côtés de se comprendre mutuellement, même s'il y a beaucoup de désaccords. Nous étudions les mêmes sources, mais nous sommes arrivés à ces sources par des chemins différents et nous arrivons à des conclusions différentes. Parfois, le désaccord n'est pas entre les orthodoxes et les catholiques romains, mais entre les orthodoxes."

" Par exemple dans la question de la primauté, en raison d'évènements historiques, le patriarche de Constantinople est considéré comme «primus». Il s'agit d'un privilège d'honneur. Cependant le métropolite Jean de Pergame prétend que la primauté comporte un certain pouvoir, a des prérogatives spéciales. Il s'agit d'un désaccord entre nous. Dans la famille des orthodoxes il n'existe pas de consensus sur la question de la primauté."

" Ce problème ne sera pas bientôt résolu. Nous devons être prudents dans le dialogue afin que ne donnions pas l'impression d'accepter un modèle de gouvernement de l'Église qui est étranger à celui de l'Église orthodoxe. Les catholiques romains veulent que nous acceptions un modèle d'administration ecclésiastique centralisé, qui prend sa source dans un centre."

" Entre Rome et Istanbul, il y a une certaine proximité à ce sujet. L'année dernière, d'ailleurs, au Phanar, Sa Sainteté le patriarche Alexis a admis que le patriarche de Constantinople avait un rôle de coordination dans l'unité pan-orthodoxe. Il est «primus inter pares» et il joue en effet un rôle de coordination. Par exemple, il convoque les conférences panorthodoxes et il sera celui qui le fera, lorsque l’heure sera venue, pour le saint et grand concile de l'Église orthodoxe."

" Ainsi, après la visite en juillet dernier du patriarche Kirill au Phanar, s’est ouverte une nouvelle page dans les relations entre les deux Églises. Nous voulons construire nos relations avec une confiance et une compréhension mutuelles."

" Revenons au dialogue de la rencontre à Paphos. Il reste bien des points difficiles. Les deux parties reconnaissent que, jusqu'au schisme de 1054, les chrétiens d'Orient et d'Occident, ont reconnu la primauté de l'évêque de Rome. Depuis l'époque de Justinien et du IIème concile œcuménique, existait la Pentarchie des patriarcats de Rome, de Constantinople, d'Alexandrie, d'Antioche et de Jérusalem."

" Le dialogue essaie de répondre à la question de savoir si la primauté de Rome était une primauté d'honneur ou comportait aussi un certain pouvoir. Sans doute la conclusion sera que l'évêque de Rome était le patriarche de l'Occident tandis qu'en l'Orient il y avait quatre patriarches. Mais reste cette question, comment la primauté s’accorde-t-elle avec la conciliarité ?"

" Nous connaissons nos différences entre orthodoxes et catholiques romains, et le dialogue se centre sur les différences qui sont importantes. Notre objectif n’est pas d’occulter les différences ni de nous en accommoder. Nous ne sommes pas prêts à signer une union type uniate. Nous voulons aider les catholiques à comprendre que pendant le premier millénaire le pape n'avait pas une juridiction universelle."

" Et il reste bien d'autres questions épineuses : L’uniatisme, la question théologique de la procession de l'Esprit Saint, l'infaillibilité du pape et d'autres. "

" Le but ultime du dialogue est la restauration de l'unité eucharistique et doctrinale, mais pour le moment nous comprenons différemment l'unité. C'est pourquoi nous parlons des différences qui font obstacle à l'unité."

" Dans nos relations avec le Vatican, une nouvelle page n’a pas encore été ouverte. Nous discutons encore de problèmes existants. Une rencontre entre le patriarche de Moscou et le pape peut avoir lieu, mais elle ne peut être simplement protocolaire. Une pareille rencontre doit aider à la résolution des problèmes et exige une préparation adéquate." (source : Patriarcat-Moscou)


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