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du 01 au 03 février 2010 (semaine 05)
 

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2010-02-03 - RD Congo
QU'ELLES EN SERONT LES CONSÉQUENCES POUR LA POPULATION ?

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Une opportunité en or ou un faux espoir ? Que la mine d’or de Mongbwalu soit une opportunité de développement pour la population locale", affirme un rapport d’une ONG catholique qui rejoint ainsi les demandes du synode pour l'Afrique.

La Catholic Agency For Overseas Development, la CAFOD, agence de développement promue par l’Église catholique d’Angleterre et du Pays de Galles, pose cette exigence, à propos de l’ouverture imminente d’une mine d’or, gérée par une multinationale sud-africaine, à Mongbwalu, dans l’Ituri, dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC).

L'Eglise Catholique, par l'entremise de son agence, éleve la voix sur l'exploitation par l'Anglo-Gold Ashanti d'une mine d'or dans le district trouble de l'Ituri.

Le débat sur les octrois de contrats miniers en RDC est en effet loin d'être clos. C'est au cours d'une conférence organisée au Centre d'études pour l'action sociale (CEPAS) qu'a été publié ce rapport sur le projet d'ouverture d'une mine d'or en Ituri, établi par l'Agence catholique de développement Outremer, la CAFOD.

Intitulé « Opportunité en or ou faux espoirs ? », il soulève, en effet, des interrogations quant aux bénéfices que conférerait cette mine à la population locale de l'Ituri qui abrite l'un des gisements aurifères les plus riches d'Afrique.

Il met également en évidence des questions relatives au conflit, consentement des communautés, réinstallation et responsabilité de cette entreprise, le numéro trois de l'exploitation aurifère au monde. Il recommande à la compagnie minière d'apporter à toutes ces questions des réponses pour s'assurer que son projet ait un impact positif net sur la région et ses communautés.

Le nouveau document met en exergue des préoccupations clés quant à la capacité de la population locale à tirer parti de la mine qui sera construite à deux pas de chez elle au cours de prochaines années.

Selon le rapport, l'ouverture d'une nouvelle mine peut avoir des impacts à la fois positif et négatifs sur les communautés vivant dans un site minier ou à proximité. Elle peut, en effet, entraîner la création de nouveaux emplois, investissements et infrastructures, souligne le rapport. Et ce, avant d'avertir : "Mais elle peut également engendrer des divisions sociales et endommager gravement l'environnement".

La population de Mongbwalu se dit confuse quant à la manière dont la nouvelle mine d'AGA pourrait affecter son existence et l'environnement local. Elle ignore l'impact qu'aura le développement de la mine sur des milliers d'orpailleurs artisanaux oeuvrant actuellement sur le site.

Selon Sonya Maldar, une analyste politique des questions relatives à l'industrie extractive de CAFOD, la population de Mongbwalu attend beaucoup de ce projet minier. Aussi pour "éviter tout problème ayant trait aux relations communautaires », elle invite AGA à « démontrer à la population congolaise et à ses actionnaires qu'elle est en mesure de monter le chemin à suivre en matière d'exploitation minière responsable".

De son côté, le P. Alfred Buju, responsable de la commission « Justice et Paix » du diocèse de Bunia, et co-coordinateur du cadre de concertation, le réseau local de la Société civile, qui a pris part à la rédaction de ce rapport, s'est penché sur les préoccupations de la population de Mongbwalu par rapport au projet d'AGA. " Notre souci est que dans ce projet, la population ne pourrait pas être bénéficiaire, car la cité de Mongbwalu qui est confrontée aux problèmes de la pauvreté et de chômage, a besoin de se développer. "

Ce rapport adresse un certain nombre de recommandations aussi à l'OKIMO (la composante aurifère de l'Etat congolais) et au gouvernement de la RDC pour la nouvelle mine à Mongbwalu fasse l'objet d'une gestion sociale et environnementale responsable. Et qu'elle bénéficie à l'économie locale, régionale et nationale. Ces facteurs seront déterminants : soit le projet constituera effectivement une opportunité en or pour la population de Mongbwalu, soit il ne fera que nourrir de faux espoirs.

A noter que ce rapport a été préparé conjointement par la CAFOD, l'Agence britannique de développement, la Bench Marks Foundation, l'Observateur sud-africain de la responsabilité civile d'entreprise et le Cadre de concertation, une organisation congolaise de la Société civile. (source : Fides)


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