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du 01 au 03 février 2010 (semaine 05)
 

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2010-02-03 - Nigeria
ANALYSE D
ES RACINES DE LA CRISE DE JOS

“ Le fait que la crise continue dans l’État de Plateau est un fait profondément traumatisant, triste, et embarrassant pour ses habitants” selon la Christian Association of Nigeria qui regroupe les principales confessions chrétiennes du Nigéria.

Cette première analyse a été publiée dans le document de l’association des chrétiens de Jos sur les récentes violences de l’État de Plateau, sur qui se sont produites le 17 janvier, à Jos, la capitale de l’État.

Le rapport est signé par Mgr Ignatius A. Kaigama, archevêque catholique de Jos et président du CAN de Plateau, et par le révérend Chuwang C. Davou, secrétaire du CAN de Plateau.

“ Nous sommes profondément amers à cause du recours facile à la violence et nous condamnons toutes les actions qui provoquent la perte de vies humaines et la destruction des propriétés. La position de l’Église reste celle que le gouvernement doit entreprendre des pas décisifs pour creuser jusqu’aux racines et trouver les causes de la c rise et il doit conduire devant la justice les auteurs des violences” affirment-ils dans ce communiqué.

“ L’Église de lÉétat de Plateau a toujours travaillé pour maintenir la paix, elle n’a jamais provoqué ni commencé une crise et continuera à prier, à enseigner, à conseiller, à invoquer, à rechercher et à promouvoir par tous les moyens la coexistence pacifique”.

Le document rappelle que “dans des explosions semblables de violence dans d’autres parties du Nigéria septentrional, l’Église a été toujours la cible et la victime des attaques sectaires. Pendant des années, elle a attendu que la justice fasse son devoir, mais en vain”.

Le document invite à la prudence dans le fait de relancer de manière non critique des informations : “Des enquêtes menées jusqu’à présent par le CAN sur la récente crise montrent qu’une bonne partie des informations diffusées par des groupes avec des intérêts, par des personnes touchées par les violences et par les médias, locaux et internat ionaux, reflète peu la réalité du terrain, qui est maintenant intensément recherchée”.

“ Nos investigations préliminaires démontrent qu’un incident qui aurait pu être facilement résolu a été en revanche mal géré avec les conséquences qui en ont découlé et l’escalade de la violence. Par ailleurs, au lieu d’apaiser la situation, nous avons reçu des témoignages sur le fait que les organes de sécurité, en particulier l’armée, se sont alliés avec certains et ont envenimé la situation”.

“ Dans l’ensemble, nous apprécions et nous remercions les agents de la sécurité qui ont œuvré pour que revienne une atmosphère de tranquillité à Jos et dans les environs”.

Pourtant le document juge “hâtive et sans attention à l’égard de la fragile paix” le transfert du chef de la police de Jos, au lendemain de la crise. Le CAN se plaint par ailleurs de l’emploi des divisions militaires à la place de la police pour rétablir l’ordre à Jos, parce que “la police est constitutionnellement chargée de préserver la loi et l’ordre d’une manière civique et démocratique”.

Le Nigéria a eu, dans un passé récent, une série de gouvernements militaires et c’est seulement depuis quelques années qu’a été rétablit la démocratie. Le document suggère enfin une série de mesures pour éviter que se répète la violence, parmi lesquelles : l’identification et la mise en sécurité de zones de crises ; la mise en lumière des facteurs politiques des crises, souvent cachées derrière des motivations religieuses et ethniques ; la fin des arrestations arbitraires et la libération des innocents, pour conduire devant la justice les responsables des violences. (source : Fides)


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