Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 04 au 06 février 2010 (semaine 05)
 

-
2010-02-06 - Chine
DEUX PENSÉES DIFFÉRENTES

Le cardinal Joseph Zen Zekiun, ancien évêque de Hong-Kong n’a jamais ménagé ses critiques ni aux prêtres et évêques qui lui paraissent trop soumis ni contre la diplomatie vaticane, qu’il trouve trop accommodante vis-à-vis de Pékin.

La dernière polémique a porté sur l’affaire de l’évêque coadjuteur du diocèse Baoding, Mgr Joseph An Shuxin, rendu à la liberté après dix années passées en prison et qui s’est inscrit à l’Association Patriotique gouvernementale, geste que beaucoup ont interprété comme une reddition à l’ennemi.

D’après le cardinal Zen, la faiblesse de l’évêque de Baoding et d’autres comme lui serait encouragée de façon coupable par les autorités vaticanes qui considèrent que la période héroïque de l’Église clandestine est terminée et que ses évêques et ses prêtres devraient tous entrer dans l’Église officielle reconnue par le régime.

Selon les autorités vaticanes, non : la situation n’est pas du tout celle que décrit le cardinal Zen.

La diplomatie vaticane ne s’exprime pas directement mais, pour connaître ses prises de position, il suffit de lire la revue qui reflète le mieux sa pensée, "30 Giorni", édité à Rome.

Dans son dernier numéro, "30 Giorni" consacre un dossier à l’Église chinoise. Mais ce n’est pas tout. Il annonce aussi la diffusion en Chine, à un grand nombre d’exemplaires, d’un livret de prières intitulé "Qui prie est sauvé", traduit pour la première fois en mandarin et préfacé par l’évêque de Shanghai, Aloysius Jin Luxian, celui des évêques reconnus à la fois par le régime et par l’Église de Rome qui fait le plus autorité.

Le cardinal Dias, dont dépendent formellement les diocèses de Chine, défend pleinement les choix faits par l’évêque An Shuxin après sa sortie de prison et il enjoint au clergé et aux fidèles de faire preuve envers lui de respect et d’obéissance :

"Tout le monde doit savoir, dit-il, que l’estimé évêque jouit de la faveur et de la confiance totale du Saint-Siège. Personne ne peut donc se permettre de suspecter sa sincérité ou de s’opposer à son autorité, en diffusant des jugements inconsidérés qui troublent les fidèles. Non seulement cela réjouit beaucoup les ennemis de l’Église, mais c’est un grave manque de charité devant Dieu et devant l’Église ".

Mgr An Shuxin, questionné par un prêtre chinois en désaccord avec lui, défend avec vigueur le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’État et donc chef de la diplomatie du Vatican, et son commentaire de la lettre de Benoit XVI aux catholiques chinois, qui inspire la position de l'évêque de Baoding et que conteste l'ancien évêque de Hong Kong. (source : Chiesa)


Retour aux dépêches