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du 11 au 13 février 2010 (semaine 06)
 

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2010-02-13 -
L'EGLISE S'INTÉRESSE A LA LÉGISLATION EUROPÉENNE

Travail le dimanche, anti-discrimination, bien-être animal… plusieurs textes au menu de la nouvelle législature européenne sont suivis de près par les évêques européens, qui misent sur un dialogue approfondi avec les institutions de l’UE.

La nouvelle Commission Barroso, investie mardi 9 février à Strasbourg par les députés européens, est officiellement entrée en fonction mercredi 10 février pour cinq ans. Le nouveau jeu institutionnel créé par le traité de Lisbonne étant maintenant en place, le travail législatif de fond commence. Les députés européens et les Vingt-Sept, désormais à pied d’égalité pour légiférer, attendent de nouvelles propositions de textes de la Commission Barroso II, tout en poursuivant l’examen d’autres en cours de délibération.

Les évêques catholiques européens, réunis dans la Commission des épiscopats de la communauté européenne, COMECE, ont repéré les projets qui les préoccupent ou au contraire qu’ils appuient et, en tous les cas, les intéressent.

Après l’échec du projet de directive « temps de travail » au terme de cinq ans de débat, la nouvelle Commission devrait proposer un nouveau texte. L’Église catholique souhaiterait que le dimanche y soit de nouveau reconnu comme le jour par principe de repos hebdomadaire.

Voulant faire du travail le dimanche, non une seule préoccupation religieuse mais une large question de société, l’Église mise sur un soutien syndical, en particulier allemand. Elle s’appuie aussi sur un jugement de la Cour constitutionnelle allemande du 1er décembre contre l’ouverture des magasins le dimanche à Berlin.

Autre question, la discrimination. Le flou juridique règne, selon les épiscopats européens, sur la directive anti-discrimination proposée par la précédente Commission en juin 2008 et toujours en débat. Les Églises, notamment la catholique, s’inquiètent des conséquences pratiques pour leurs activités que pourrait avoir ce texte-cadre mêlant toutes les formes de discrimination selon le handicap, l’âge, l’orientation sexuelle et la croyance dans des secteurs aussi divers que l’accès au logement, aux soins de santé et à l’éducation. La directive pourrait restreindre la liberté d’admission dans les écoles privées religieuses.

Autre question, le bien-être animal. Tout en soutenant le bien-être animal, l’Église catholique est très préoccupée que l’alternative à ces tests ne conduise à les poursuivre sur des fœtus, embryons et cellules souches humaines et ne tende, selon la Comece, « à gommer la différence fondamentale entre l’homme et l’animal ».

Pour faire valoir leurs vues sur ces projets législatifs et d’autres, comme le droit d’asile, les épiscopats européens comptent sur le nouveau traité de Lisbonne, qui instaure un dialogue régulier entre les Églises et les institutions européennes.

Côté catholique, on voudrait que l’échange ne se limite pas à une rencontre annuelle multiconfessionnelle au plus haut niveau, à valeur d’abord symbolique, mais se décline par thèmes et à des niveaux plus opérationnels tant avec la Commission, qu’avec le Parlement européen, le Conseil de l’UE et le futur service diplomatique commun. L’idée est même esquissée qu’un dialogue entre les seules Églises chrétiennes et institutions européennes soit mené en parallèle. (source : COMECE)

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