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du 14 au 17 février 2010 (semaine 07)
 

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2010-02-17 - Mossoul
DES ASSASSINATS ET UN ENLÈVEMENT

Deux commerçants chrétiens âgés d'une quarantaine d'années et un étudiant ont été abattus par balles en 24 heures, portant à trois le nombre de victimes de cette communauté multiséculaire.

Mardi matin, 16 février, à Hay al Arabi, un quartier du nord de la ville, un homme est sorti d'une voiture et a tiré à l'arme automatique sur deux deux étudiants chrétiens qui se rendaient à la faculté. L'un d'eux a été tué et l'autre grièvement blessé. La tueur a pu s'enfuir dans une voiture où l'attendaient deux complices.

La veille, un marchand de primeurs syriaque catholique, Mounir Fatoukhi, a été tué par des inconnus qui ont ouvert le feu à partir d'une voiture sur son magasin à Sahaba, un quartier dans l'ouest de la ville.

Dimanche, c'est un marchand de kebbé, un plat régional, Rayan Salem Elias, de confession chaldéenne qui avait été abattu devant chez lui.

" La minorité chrétienne est devenue un enjeu et cela se passe toujours ainsi avant les élections. Deux chrétiens ont été tués depuis l'ouverture de la campagne électorale" vendredi, a déclaré Hazem Girgis, un diacre syriaque orthodoxe de l'église Saint-Ephrem du quartier Chourta, au centre de Mossoul.

" Nous sommes terrifiés. On nous tue pour vider Mossoul de sa principale composante et les forces de sécurité ne sont pas capables de de nous offrir la sécurité", a-t-il ajouté.

Dans un rapport publié en novembre, l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) avait affirmé que les minorités, notamment chrétiennes, du nord de l'Irak étaient les victimes collatérales du conflit entre Arabes et Kurdes pour le contrôle de territoires disputés et devaient être protégées.

Fin 2008, une campagne de meurtres et de violences ciblées avait déjà fait 40 morts parmi les chrétiens, entraînant le départ de Mossoul de plus de 12.000 d'entre eux. Les diverses communautés se rejettent la responsabilité de ces attaques.

Le samedi 13 février, une bande armée a enlevé Sabah al Dahhan, et a réclamé une forte somme d´argent pour sa libération. Selon des sources locales qui veulent garder l´anonymat pour des raisons de sécurité évidentes, "il s´agit d´une persécution qui se poursuit dans l´indifférence générale".

"Les chrétiens vivent en état de panique" et cherchent à quitter cette ville qui est devenue pour eux un enfer. Ils ne pensent pas être la cible de "criminels normaux", mais que, derrière ces violences, il faut chercher des "plans politiques précis" visant la création d´une enclave chrétienne dans la Plaine de Ninive.

Le gouvernement irakien "ne fait rien pour l´en empêcher". Les évêques de Mossoul sont opposés à ce que les chrétiens soient tous regroupés dans une enclave chrétienne, ce qui couronnerait une véritable politique de "nettoyage ethnique".
(source : Asia News)

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