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du 18 au 20 février 2010 (semaine 07)
 

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2010-02-20 - Pakistan
CETTE DÉCISION QUI EST COMME UN MESSAGE

Les chrétiens dénoncent la remise en liberté de l’avocat soupçonné d’être responsable de la mort de la fillette catholique qu’il employait. " Comme un message à la communauté chrétienne, qui peut s’attendre à d'autres actes de violence."

" Nous ne pouvons pas faire confiance au système judiciaire. La décision est comme un message adressé à la communauté chrétienne pour lui signifier qu’elle peut s’attendre à de nouveaux actes de violence"
, déclare Mgr Timotheus Nasir, modérateur de l’Eglise presbytérienne unie du Pakistan, en accueillant la nouvelle de la remise en liberté de Naeem Chaudhry, avocat en vue de Lahore, soupçonné d’être responsable des mauvais traitements ayant entraîné la mort de Shazia Shaheen, la fillette catholique qu’il employait comme domestique et qui est décédée à l’âge de 12 ans le 22 janvier dernier.

L' émotion suscitée par cette affaire a été
si forte que le président du pays en était allé jusqu’à débloquer une aide pour les parents de Shazia Shaheen, des catholiques très pauvres de Lahore, et ordonner une enquête. Toutefois, l’attention médiatique est vite retombée et les avocats de Lahore se sont, semble-t-il, ligués pour faire front et défendre leur collègue, de religion musulmane, interpellé et placé en détention le 24 janvier.

Les avocats, chrétiens ou musulmans, approchés par les associations de défense des droits de l’homme qui s’intéressent à l’affaire, ont reçu des menaces pour les dissuader d’être les conseils des parents de la victime. C’est dans ce contexte que Mgr Timotheus Nasir, ancien officier de l’armée pakistanaise et juriste réputé, a annoncé qu’il assurerait la défense des intérêts de la famille de Shazia Shaheen.

Mgr Timotheus Nasir estim
e qu’il s’agit là d’un geste « planifié à l’avance ». « Tout au long de ces quinze derniers jours, je constate que la coopération, la collaboration et l’harmonie ont été totales entre les avocats, la police, la justice et le gouvernement », a déclaré l’évêque, citant notamment le rapport d’autopsie expliquant le décès de la fillette par des blessures infectées et un état de malnutrition. « Aucune infection ne peut causer une fracture de la mâchoire et des bras, pas plus que de profondes entailles ou des brûlures au fer à repasser », a dénoncé le prélat, rappelant que le corps de la fillette portait « ces marques quand elle a été transportée à l’hôpital ».

" Le monde est témoin du fait que les tribunaux dans ce pays musulman ne sont pas en mesure de rendre la justice aux pauvres et aux minorités », a-t-il déclaré.

A l’archidiocèse catholique de Lahore, le vicaire général, le P. Andrew Nisari, est allé dans le même sens : « La justice est prise en otage au Pakistan. Il est navrant de voir que ceux-là même qui sont chargés d’assurer la défense des justiciables font bloc pour innocenter l’un des leurs. »

Au Conseil national pour le dialogue interreligieux, son directeur, un prêtre capucin, avait organisé un colloque pour dénoncer cette affaire et ce qu’elle recouvre en matière d’exploitation du travail des enfants et de mépris des minorités religieuses. Pour cela, il avait invité un juge à venir témoigner. Mais celui-ci « s’est désisté au motif que Naeem Chaudhry était un camarade de promotion et qu’il ne pouvait pas s’exprimer publiquement à son propos ». (source :
EDA)

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