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2010-03-03 -
LEUR DÉPART DÉTRUIT L'HISTOIRE ET LA PAIX

"Toute tentative visant à réduire ou à détruire la présence chrétienne détruit l'histoire même de la nation iraquienne", déclare le Nonce apostolique à Bagdad, sur Radio Vatican, commentant les récents assassinats de chrétiens à Mossoul.

" Cette communauté est présente dans le pays depuis deux mille ans," déclare Mgr Francis Assisi Chullikat. "Les chrétiens veulent faire partie de la reconstruction du pays et ils peuvent apporter une importante contribution à la prospérité et à la paix du peuple irakien... Dans ce sens, les autorités locales et peut-être aussi la communauté internationale doivent apprter leur soutien aux chrétiens d'Irak pour qu'ils puissent vivre en paix et professer leur foi en toute sécurité."

Cette déclaration rejoint celle de l'homme politique libanais, Gebran Tuéni, dans une conférence " Chrétiens du Proche Orient... Musulmans d'Europe... Quel dialogue de cultures? " Président du conseil d'administration et rédacteur en chef du quotidien An Nahar, il a été assassiné le 12 décembre 2005 lors d'un attentat à la voiture piégée à Beyrouth.

Élevé dans un milieu aisé et cultivé, sa mère étant de confession musulmane (druze) et son père étant chrétien de rite orthodoxe, il représentant ce monde vivant entre islam et christianisme.

" Le monde arabe, disait-il quelques jours avant d'être assassiné, subit une importante et dangereuse hémorragie culturelle, démographique, politique et économique : l’émigration ininterrompue des Arabes Chrétiens. Cette âpre réalité aura d’importantes répercussions sur le monde arabe, et modifiera non seulement le caractère multiconfessionnel de la région, mais aussi les fondements de sa prospérité et de sa stabilité, si les Arabes Chrétiens et Musulmans ne prennent pas des mesures drastiques pour la contrer.

" La présence des Chrétiens d’Orient empêche la société d’évoluer vers le fanatisme violent qui conduirait la région à la catastrophe. Leur présence assure aux Arabes un lien avec l’Occident chrétien tant sur le plan culturel que social et économique. Leur émigration par contre, limiterait les horizons du dialogue des cultures et des échanges d’idées.

..." La présence des Chrétiens d’Orient au sein des sociétés arabes, dont ils font partie intégrante, est source de développement de notre potentiel intellectuel, scientifique et technique, sans parler du rôle économique qui est le leur du fait de leur ouverture historique au monde des échanges avec l’Occident....L’émigration des Chrétiens arabes, dans le cas où elle se poursuivrait, serait un coup dur pour l’avenir du monde arabe et du monde tout entier."

Et c'est alors qu'il précisait : " Ces paroles ne sont pas les miennes. Elles viennent du Prince Talal Ben Abdel Aziz Al Séoud, frère du Roi Fahd, souverain du très Wahhabite royaume d’Arabie Saoudite. Dans une lettre ouverte parue dans les colonnes de notre journal AnNahar, le prince Talal, en dénonçant l’émigration massive des Chrétiens d’Orient, témoigne de leur importance dans tout dialogue avec l’Occident."

" Un dialogue qui revêt une valeur capitale dans un monde qui de débat, depuis le 11 septembre, dans des clivages de plus en plus profonds, et où le rôle existentiel de ceux, tels les Chrétiens d’Orient, qui peuvent servir de catalyseurs.... Les conséquences, pour dire le moins, fracassantes de ces évènements, imposent à la conscience européenne de se ressaisir. Il en est de même pour tous ceux qui sont en mesure d’empêcher que la guerre contre le terrorisme en chasse aux sorcières."

" Donc, d’assumer leurs responsabilités historiques et de donner au dialogue des cultures toute l’ampleur nécessaire afin de prévenir un chioc irréparable entre les civilasations qui, tout au long des siècles, se sont ressourcées les unes aux patrimoines des autres." (source : VIS et Medea)

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