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du 4 au 6 mars 2010 (semaine 09)
 

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2010-03-06 - Corée
QUAND LEURS ENFANTS SONT ATTEINTS DE MALFORMATION


A l’Hôpital Sainte-Marie de Séoul, établissement catholique, les services attachés à la maternité proposent une aide circonstanciée aux parents désireux d’avorter après avoir découvert que leur enfant est porteur d’une maladie congénitale.

Avec 1 200 lits et une équipe médicale forte de 3 500 membres, l’Hôpital Sainte-Marie est le plus important établissement hospitalier du pays. Institution reconnue pour la qualité des soins qui y sont dispensés, sa section maternité s’est dotée, en mars 2009, d’un « Centre catholique pour les maladies congénitales », dont la coordinatrice est une infirmière, Agnès Che Je-hee. Celle-ci explique que l’Hôpital Sainte-Marie est le seul établissement de Séoul à même de traiter les maladies congénitales.

Un autre établissement, l’Asan Medical Center, est spécialisé dans le traitement des maladies cardiaques chez les nouveau-nés, mais seule la maternité Sainte-Marie est équipée pour traiter l’ensemble des malformations congénitales. Sa mission au Centre, poursuit-elle, est d’expliquer aux parents qui viennent d’apprendre que leur futur enfant est atteint d’une malformation qu’avorter n’est pas la seule solution qui s’offre à eux.

« Nous leur expliquons que de nombreuses malformations peuvent être soignées après la naissance, explique Agnès Che. Quand ils apprennent que leur enfant peut être soigné, de nombreux parents changent d’avis et choisissent de ne pas avorter. » Depuis l’ouverture du Centre, près de 70 couples ont ainsi choisi de garder leur enfant. « La mission de notre Centre est de faire passer aux parents le message selon lequel l’Eglise catholique considère que l’embryon est un être humain potentiel dès le moment de sa conception. »

La maternité compte une équipe de 30 obstétriciens et pédiatres qui travaillent en étroite collaboration pour soigner les bébés atteints d’une malformation dès leur naissance. Au Centre, le travail des équipes consiste à informer les parents des possibilités de soins qui existent et de l’accompagnement, éventuellement à long terme, qu’ils pourront y trouver. Ce travail d’information est capital, souligne Agnès Che, car la plupart des anomalies congénitales sont découvertes lors de l’échographie pratiquée entre la 20ème et la 25ème semaine de grossesse. A ce stade, les parents ont très peu de temps pour se décider, l’avortement étant légal jusqu’à la 24ème semaine de grossesse.

En Corée du Sud, l’avortement est légal depuis 1973 et le vote de la « Loi sur la santé de la mère et de l’enfant ». L’IVG est autorisée pour une grossesse résultant d’un viol ou d’un inceste, si le fœtus est porteur de certains anomalies génétiques ou congénitales, ou bien encore si la santé de la mère est mise en danger du fait de la grossesse. Une révision de juillet 2009 de cette la loi a abaissé le seuil à partir duquel l’avortement n’est plus légal de la 28ème à la 24ème semaine de grossesse. La même révision a exclu des anomalies congénitales autorisant un avortement des maladies telles que l’hémophilie et l’épilepsie.

L’avortement est toutefois une réalité massive en Corée du Sud, où les grossesses hors mariage sont très largement taboues et où l’IVG est souvent perçu comme un moyen de contraception. Selon les dernières statistiques en date du ministère de la Santé et des Affaires familiales, 340 000 avortements ont été pratiqués en Corée du Sud en 2005 ; sur ce nombre, seulement 14 939 interventions, soit 4,4 %, peuvent être classées au nombre des avortements « légaux ».

Que ce soit dans les hôpitaux, les cliniques ou les cabinets médicaux, avorter n’est pas difficile et bon nombre de médecins pratiquent des avortements sur des patientes qui le réclament pour des raisons sociales ou économiques. L’Eglise catholique estime que 1,5 million d’avortements ont lieu chaque année en Corée du Sud, pays de 48,5 millions d’habitants qui détient le record mondial du plus faible taux de fécondité.

La réforme de juillet 2009, qui a vu le délai en-deçà duquel l’avortement est légal passer de 28 à 24 semaines, a été accueillie par l’Eglise catholique de Corée comme un pas dans la bonne direction, mais insuffisant, soulignant toutefois que la révision de la loi « pourrait amener l’opinion publique à considérer que l’avortement n’est pas une pratique normale ». (source : EDA)

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