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du 4 au 6 mars 2010 (semaine 09)
 

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2010-03-06 - Japon
LES DIFFICULTÉS DES PRÊTRES JAPONAIS


Une enquête réalisée par groupe de catholiques d’Osaka est arrivée à la conclusion que les conditions de vie du clergé à la retraite ne sont pas satisfaisantes. Faiblesse des ressources financières et insuffisance des structures d’accueil.

Ces deux constatations se combinent pour dessiner un paysage peu enthousiasmant, dont l’état va en se dégradant à mesure que les départs à la retraite se multiplient.

" Dans les cinq ans à venir, le nombre des religieuses et des prêtres âgés va exploser, explique le docteur Hitomi Shigeki, vice-président de la l’Association médicale catholique du Japon.

" Pour ce qui concerne les religieuses, on constate que les structures adaptées à l’accueil des sœurs âgées sont inexistantes ou très insuffisantes. A l’heure actuelle, ce qui se passe, lorsqu’une religieuse atteint l’âge de la retraite, est qu’elle reste vivre dans sa communauté ou son couvent. Ce sont ses collègues qui s’occupent d’elles, ce qui revient en fait à voir ‘les vieux s’occuper des vieux’. La situation ne pourra qu’aller en s’aggravant dans les années à venir. »

" Pour les prêtres et les religieux, la situation n’est pas tellement plus satisfaisante, poursuit le docteur Hitomi, 73 ans. Il existe bien des maisons de retraite pour prêtres et religieux mais les listes d’attente pour y être admis sont terriblement longues. Ils pourraient aller vivre dans des maisons de retraite classiques, médicalisées ou non, mais les frais de pension sont très supérieurs aux ressources dont ils disposent.

" Dans le diocèse d’Osaka, un prêtre en activité perçoit une indemnité mensuelle d’environ 130 000 yens (1 070 euros). Une fois à la retraite, son niveau de vie dépend d'une allocation, versée par le diocèse, d'environ 500 € et une pension de retraite de quelque 300 €. les frais médicaux, qui ne sont pas pris en charge dans leur totalité par les systèmes d’assurance santé, peuvent atteindre jusqu’à 3.000 € par mois pour les patients les plus malades ou diminués par le grand âge. De manière évidente, les prêtres, religieux et religieuses n’ont, le plus souvent, pas les moyens de faire face aux frais induits par la retraite.

Pour tenter de remédier à cette situation, un groupe de catholiques, composé de médecins, d’infirmières et de travailleurs sociaux, ont construit à Osaka une villa qui est le fruit d’un partenariat entre eux, l’archidiocèse d’Osaka et des congrégations religieuses, auquel s’est adjoint un peu plus tard le diocèse de Kyoto. A ce jour, les onze résidents de la Villa Nibuno sont tous des prêtres âgés, dont les frais de santé sont couverts par une assurance maladie.

Par ailleurs, la section d’Osaka de l’Association médicale catholique du Japon étudie la possibilité de nommer dans chaque paroisse un médecin référent dont la tâche serait de conseiller les prêtres et les religieuses en matière de santé.

Enfin, il a été décidé d’agir sur un plan préventif : les prêtres actifs ou en situation de retraite se verront prochainement conseiller d’améliorer leur régime alimentaire ; des fonds devraient être débloqués pour permettre aux prêtres de bénéficier des services de cuisinières attentives à préparer des repas équilibrés.

Le docteur Hitomi explique : « Je crains que, lorsque des parents entendent leur fils leur dire qu’il souhaite devenir prêtre, ceux-ci prennent peur s’ils savent que les vieux jours de leur fils ne sont pas assurés. Se soucier de l’avenir des prêtres et mettre en place les mesures nécessaires à faire de leurs vieux jours une période heureuse contribuera à favoriser les vocations. » (source : EDA et Fides)

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