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FlashPress - Infocatho
du 11 au 13 mars 2010 (semaine 10)
 

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2010-03-13 -
Vietnam
ILS NE VEULENT PAS QUE LEUR VILLAGE DISPARAISSE


Les fidèles de Côn Dâu persistent dans leur refus de voir leur village et les dépendances paroissiales disparaître au profit d’une zone urbaine « écologique ».

Depuis le 4 mars dernier, la campagne de persuasion musclée des autorités municipales de Danang auprès des paroissiens a repris de plus belle. Elle vise à récupérer les quelque 100 hectares de terrains cultivés et habités de la paroisse au profit d’une nouvelle zone urbaine « écologique ».

Le secrétaire général du Parti communiste de Danang en personne, Nguyên Ba Thanh, accompagné de cadres et d’agents de la Sécurité, est venu, le 8 mars, rencontrer le curé de la paroisse, le P. Emmanuel Nguyên Tân Luc et lui a demandé de conseiller à ses fidèles, dans sa prédication, de consentir à l’expertise et à la vente de leurs terres.

Le prêtre a répondu que ses fonctions pastorales consistaient à commenter la parole de Dieu et à orienter la conduite morale de ses fidèles. Achats et ventes de terres ne le concernaient pas. Le ton se serait alors élevé. Le secrétaire du Parti aurait déclaré que de toute façon, dès le mois d’avril, les bulldozers feraient leur travail, les terres appartenant à l’Etat et les paysans n’en ayant qu’un droit d’usage.

Le 4 mars, le même secrétaire du Parti communiste, accompagné d’une centaine d’agents de la Sécurité et de cadres, s’était présenté au « tô » 20 (division administrative) du hameau de Côn Dâu. Le groupe s’est installé dans la maison de l’ancien président du Conseil paroissial, ayant déjà accepté l’expertise et la vente de ses biens.

Dans la matinée du lendemain, les agents chargés de l’expertise se sont répandus dans le quartier, mais ils n’ont trouvé que des portes fermées, les propriétaires des maisons s’étant tous absentés. L’opération s’est effectuée sous forte présence policière, les lignes téléphoniques et Internet étant coupés. La population refuse de vendre les terres héritées des ancêtres et évite les contacts avec les agents municipaux.

En janvier, l’évêque de Danang, Mgr Joseph Châu Ngoc Tri, était venu célébrer la messe dans la paroisse et, dans un communiqué publié peu après, avait tenté de calmer les esprits et de présenter une vue objective et apaisée du conflit actuel. Il avait souligné qu’il ne s’agissait pas d’un conflit concernant la liberté religieuse et avait mis en garde contre des informations ne tenant pas compte de l’ensemble des éléments en jeu. (source : EDA)

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