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du 11 au 13 mars 2010 (semaine 10)
 

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2010-03-13 -
France
L'ÉGLISE AU DÉFI DES MIGRATIONS

Les Églises chrétiennes en France se mobilisent en faveur des migrants, relayées par plusieurs associations qui déplorent un durcissement de la politique de l'immigration.

Le 11 mars, les chefs des Églises catholique, protestante et orthodoxe -le cardinal André Vingt-Trois, le pasteur Claude Baty et Mgr Gabriel qui représentait le Metropolite Emmanuel- en ouverture d'un colloque intitulé "les Eglises et le défi des migrations", ont rappelé que la défense des plus démunis "relève de la responsabilité de chrétiens".

" Poser le problème de l'immigration, a dit Claude Baty, c'est se confronter à la peur de l'autre". "Le monde occidental veut préserver ses acquis (...) mais l'immigration zéro n'existe pas, c'est une illusion de vouloir se préserver des barbares, de vouloir repousser les indésirables".

" On ne peut pas mettre en balance immigration et co-développement", a estimé le pasteur, "le développement des pays du sud n'est pas négociable, c'est notre obligation de pays riches".

"Au delà des questions économiques et sociales, a-t-il ajouté, la noyade de migrants pose un problème d'éthique, n'abandonnons pas notre responsabilité de chrétiens" au moment où "les pouvoirs publics cherchent à décourager les migrants de venir en Europe".

Patrick Peugeot, président de la CIMADE, a souligné que le projet de loi prévoit l'allongement de 32 à 45 jours de la durée de rétention, ce qu'il juge "inutile" parce que dans "la quasi totalité des cas, la rétention ne dépasse pas 18 jours et 50% des cas moins de 10 jours".

""Toute personne en rétention, a-t-il ajouté, doit être présenté à un JLD (juge des libertés et de la détention) dans les 48 heures. (...) La nouvelle loi permettrait de porter le délai de 2 jours 5. Dans la pratique cela reviendrait à expulser le migrant avant même qu'il ait vu un JLD: c'est une grave atteinte aux droits de l'homme. On voit se mettre en place une législation spéciale pour les immigrés".

François Soulage, président du Secours catholique, relève que "le nouveau texte de loi français va toucher les migrants dans l'ensemble des pays européens" parce que le bannissement prononcé dans un pays interdira pour 5 ans tout retour dans l'ensemble de l'Union européenne.

Il déplore aussi que soit maintenu le "délit de solidarité" qui "empêche une vraie mobilisation en faveur des immigrés".

Le cardinal André Vingt-Trois souhaite "amener les chrétiens à réfléchir sur l'ensemble de la question de l'immigration, pas seulement sur ce projet de loi". (source : CEF)


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