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du 14 au 17 mars 2010 (semaine 11)
 

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2010-03-17 - Irlande
LE CARDINAL-PRIMAT NE CÉDERA PAS AUX PRESSIONS.


Le chef de l´Eglise catholique d´Irlande, le cardinal Sean Brady subit de plus en plus de pressions qui l´appellent à démissionner. Mais il a rejeté toute idée de démission le 14 mars. Il ne démissionnera qu'à la demande du Pape.

Le cardinal Sean Brady reconnait qu'il a participé à deux réunions en 1975, alors qu'il était prêtre et secrétaire à temps partiel de l'archevêque de Kilmore Francis McKiernan, aujourd'hui mort.

Au cours des pourparlers avec les victimes d´abus de la part d´un prêtre, les deux adolescents "ont signé des engagements promettant de respecter la confidentialité de la récolte d'informations", a confirmé l'Eglise.

L´auteur de ces abus, Brendan Smyth, avait été traduit en justice uniquement dans les années 1990 et condamné à 12 ans de prison. Il aurait abusé de plusieurs dizaines d´enfants. En 1994, son cas avait joué un rôle dans la chute du gouvernement irlandais.

Les représentants des associations de victimes ont expliqué que de nombreux jeunes auraient pu éviter ces mauvaises expériences si Brendan Smyth avait déjà été poursuivi en justice dans les années 1970.

Le cardinal Brady a ajouté que trois semaines après la rencontre à Kilmore, Brenda Smyth avait été libéré de ses devoirs sacerdotaux. A la question de savoir pourquoi il n´avait pas alerté les autorités civiles, le prélat a répondu que comme simple secrétaire de l´évêque il n´était pas autorisé à une telle démarche.

Sur la radio BBC Ulster, le cardinal Brady a expliqué lundi qu'il régnait il y a 35 ans une culture de "silence" et de "secret" concernant les abus sexuels à la fois dans le clergé et dans la société civile.

Le primat d'Irlande a expliqué qu'il savait que les actes de Smyth étaient criminels mais qu'il n'avait pas le sentiment qu'il était de sa responsabilité de dénoncer le pédophile.

"Aujourd'hui, je sais avec le recul que j'aurais dû faire davantage, mais j'ai pensé à l'époque que je faisais ce que l'on attendait de moi", a-t-il poursuivi.

Rappelons qu'à mi-février, les évêques catholiques d´Irlande ont rencontré le Pape au Vatican pour un sommet de crise. Au cours des mois précédents, l´Eglise irlandaise a été frappée par des scandales d´abus sexuels, qui remontaient dans les années 1970. En mai 2009, un rapport établissant que depuis longtemps déjà plus de 2.000 enfants avaient été victimes d´abus et de maltraitance dans des institutions religieuses.

Eglise et Etat, affirmait ce rapport, auraient délibérément fermé les yeux devant ces faits. (source : Apic et KNA)



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