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du 18 au 20 mars 2010 (semaine 10)
 

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2010-03-20 - Irlande
PREMIÈRES RÉACTIONS A LA
LETTRE DU PAPE

Cette lettre de Benoît XVI est inhabituelle dans son mode de diffusion, diffusion rapide par twitter et diffusion directe aux fidèles puisqu'elle est destinée à être lue dans toutes les paroisses. Mais les réactions en sont déjà diverses.

Cette lettre peut mener à la "renaissance" de l'Eglise d'Irlande, a estimé le primat d'Irlande, le cardinal Sean Brady.

" Prions pour que la lettre pastorale de Sa Sainteté le pape soit le commencement d'une grande saison de renaissance et d'espoir dans l'Eglise irlandaise, sous la protection de la bienheureuse Vierge Marie", a déclaré le cardinal en concluant une messe à Armagh, en Irlande du Nord, au cours de laquelle il a résumé aux fidèles le message papal.

Le président de l'episcopat allemand, Mgr Robert Zollitsch, estime que la lettre dans laquelle le pape Benoît XVI a notamment exprimé sa honte face au scandale de pédophilie dans le clergé irlandais, était également "un avertissement" à l'Eglise d'Allemagne.

L'avertissement adressé par le Pape à l'Eglise d'Irlande est "en même temps un avertissement (qui nous est adressé) à nous" et "est valable pour toute l'Eglise", a déclaré le président de la conférence des évêques allemands, cité dans un communiqué alors que l'Eglise allemande est également touchée par ce scandale.

Ce scandale de pédophilie est "un scandale de l'Église dans de nombreuses régions et est un scandale de l'Eglise en Allemagne", a ajouté l'archevêque Zollitsch.

Il s'est également dit reconnaissant que le Pape s'exprime publiquement. "Quand une vérité difficile est exprimée publiquement, elle apparaît douloureuse mais elle est également libératrice", selon ce communiqué publié à Bonn.

Il est "loin" d'avoir satisfait à toutes les attentes et laisse des questions sans réponses, ont réagi des groupes de victimes.

A l'inverse plusieurs réactions sont nuancées. Le Pape est "loin" de répondre à toutes les préoccupations des victimes, a déclaré la directrice générale du groupe One in Four, Maeve Lewis.

"Les victimes espéraient une reconnaissance de la manière outrageante dont elles ont été traitées", a-t-elle déclaré. Mais "l'absence d'excuses à cet égard est douloureux à l'extrême". Le Pape aurait dû s'expliquer sur la "politique délibérée de l'Eglise catholique au plus haut niveau pour protéger les délinquants sexuels", déplorant qu'il "néglige le rôle du Vatican" et "refuse encore d'admettre l'évidence".

John Kelly, représentant le groupe SOCA, juge que cette lettre relevait "des aspirations plutôt que de la substance", même s'il a dit apprécier que le Pape ait "finalement reconnu qu'il y avait eu des sévices et que ces crimes avaient été étouffés". Benoît XVI se devait d'offrir certains éclaircissements sur sa position, notamment lorsqu'il a affirmé que les hommes d'Eglise coupables d'actes pédophiles devraient en "répondre" non seulement "devant Dieu", mais aussi devant la justice ordinaire.

"Pour résumer, la question fondamentale est : est-ce que les victimes sont susceptibles de se voir rendre justice grâce à ce que le Pape a dit ?", a ajouté M. Kelly.

" Le Pape a plus ou moins insinué qu'il allait venir en Irlande et c'est une bonne chose", a de son côté réagi Christine Buckley, qui avait elle-même été victime de sévices commis par des religieuses dans une école de Dublin. (source : KNA et Irishpress)


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