Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 21 au 24 mars 2010 (semaine 12)
 

-
2010-03-24 - Nigeria
UN ENJEU DIFFICILE À CERNER DERRIÈRE LES VIOLENCES


Les responsables politiques et religieux du Nigeria se disent indignés par l´appel du président libyen Mouammar Kadhafi à la scission du pays sur une base religieuse, en deux Etats, un pour les chrétiens et l´autre pour les musulmans.

Le Nigeria a indiqué le 19 mars qu´il rappelait son ambassadeur en Libye pour consultation, soulignant que les propos de Kadhafi étaient insensibles et irresponsables.

Le 17 mars, en effet, Mouammar Kadhafi avait déclaré, devant des étudiants, que la partition avait sauvé de nombreuses vies en Inde et au Pakistan. Il a affirmé que la scission du Nigeria en deux "mettrait fin aux carnages et aux incendies de lieux de culte". D´après lui "ce profond conflit de nature religieuse" a pour cause l´Etat fédéral, "qui a été constitué et imposé par les Britanniques en dépit de la résistance que lui opposait le peuple."

"Les populations musulmane et chrétienne de ce pays n´ont montré aucune signe laissant penser qu´ils ne peuvent pas coexister pacifiquement", a déclaré le pasteur Ola Makinde, de l´Eglise méthodiste du Nigeria. Il estime qu´il est cynique de penser qu´une partition puisse résoudre une crise ethno-religieuse alors qu´une série d´attaques a été lancée contre des fidèles musulmans "par d´autres musulmans, extrémistes".

Pour le pasteur John Hayab, porte-parole de l´Association chrétienne du Nigeria dans le Nord du Nigeria, il ne faut pas tenir compte des élucubrations de Kadhafi. Rappelant combien l´ancien président de l´Union africaine soutient le terrorisme d´Etat à travers le monde.

L´Ahmadiyya Muslim Jama´at au Nigeria a qualifié les propos de Kadhafi de déplacés, ajoutant que le Nigeria avait besoin d´un véritable fédéralisme.

Le gouverneur de l'État du Plateau a prononcé une phrase sibylline, qui laisse entrevoir un scénario complexe derrière les dernières violences qui ont bouleversé la région de Jos : " On considère que plusieurs personnes clé dans cette nation sont derrière ces faits et que plusieurs communautés internationales sont impliquées."

Continuer à présenter les affrontements dans l’Etat de Plateau comme interreligieux est donc réducteur et trompeur, comme l e répète depuis quelque temps Son Exc. Mgr Ignatius Ayau Kaigama, Archevêque de Jos.

Les 149 millions d´habitants du Nigeria sont divisés quasi équitablement entre chrétiens et musulmans. Ce pays d´Afrique de l´Ouest a connu par le passé des affrontements motivés par le sectarisme, qui ont entraîné la mort d´un grand nombre de personnes et causé la destruction par le feu de nombreux biens.

Jos, capitale de l´Etat du Plateau, a connu cette année trois affrontements religieux et ethniques ayant causé la mort de centaines de personnes. (source : ENI)

Retour aux dépêches