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2010-03-24 - USA
LES ÉVÊQUES SONT INTERVENUS A PROPOS DE LA LOI SUR LA SANTÉ

Les évêques avaient appelé à voter contre la nouvelle loi de la santé en raison des fonds fédéraux pour l´avortement, mais une promesse du président Obama leur a permis de demander aux représentants de ne pas "tuer la loi".

Après des mois d´âpres négociations et des heures de débats acharnés, les parlementaires ont approuvé la loi par 219 voix contre 212. L´ensemble des 178 républicains ainsi que 34 démocrates ont voté contre ce projet de loi, qui était également combattu par les évêques catholiques américains en raison des fonds fédéraux destinés à financer l´avortement.

Le texte de loi, soutenu notamment par l´Association catholique de la santé, la "Catholic Health Association" (CHA), ainsi que par de nombreuses congrégations religieuses américaines actives sur le terrain, devrait permettre de garantir une couverture à 32 millions d´Américains qui en sont dépourvus. L´objectif est de couvrir 95% des Américains de moins de 65 ans.

Grâce à une promesse du président Obama dimanche en matinée - affirmant que la réforme de la santé ne changera pas les restrictions au financement fédéral de l´avortement - il a reçu en dernière minute le soutien de quelques élus démocrates hésitants. Les évêques catholiques ont écrit une lettre aux parlementaires encore samedi 20 mars, à la veille du vote, pour leur demander de "réparer les défauts" de la nouvelle loi ou alors de voter contre.

Quelques jours auparavant, le cardinal Francis George, archevêque de Chicago et président de la Conférence des évêques catholiques des Etats-Unis, écrivait au nom de l´épiscopat américain: "malgré le bien que le projet de loi veut ou pourrait atteindre, les évêques catholiques (des Etats-Unis, ndr) estiment avec regret qu´il faut s´y opposer à moins et jusqu´à que l´on fasse face à ces problèmes moraux sérieux".

Les évêques américains, rappelait alors le cardinal Francis George, considèrent que les défauts de cette loi (en ce qui concerne l´avortement) sont si fondamentaux qu´ils vicient ce qu´il y a de bon dans la nouvelle législation. Ces défauts justifient le maintien de leur opposition, car pour eux "le coût est trop élevé".

La lettre du samedi 20 mars des évêques américains, signée par le cardinal Daniel DiNardo, archevêque de Galveston-Houston, président de la Commission pour les activités "pour la vie" (Committee on Pro-Life Activities), Mgr William Murphy, évêque de Rockville Centre, New York, président de la Commission pour la justice et le développement humain, et Mgr John Wester, évêque de Salt Lake City, président de la Commission pour la migration, rappellait tout ce que fait l´Eglise dans ces domaines depuis des décennies.

"L´Eglise catholique enseigne que la santé est un droit humain fondamental, essentiel pour la vie humaine et la dignité. Notre communauté de foi fournit des soins de santé à des millions de personnes, finance des soins pour des dizaines de milliers d´entre elles et fait face aux manquements de notre système de santé dans nos paroisses, nos centres d´urgence, et nos abris. C´est la raison pour laquelle nous, en tant qu´évêques, continuons d´insister sur le fait que la réforme de la santé qui protège authentiquement la vie, la dignité, la consciences et la santé de tous est un impératif moral et une priorité nationale urgente", peut-on lire dans leur lettre.

Malgré leur engagement en faveur d´une santé pour tous, relèvent-ils, le projet de loi doit être combattu, car "la réforme de la santé doit protéger la vie et non pas la menacer".

Outre des congrégations religieuses qui travaillent à la base, des prélats comme Mgr John Edward McCarthy, évêque émérite du diocèse d´Austin, au Texas, avaient demandé aux représentants de ne pas "tuer la loi" à ce moment crucial, provoquant la réaction de "déception" des évêques du Texas. Dans un communiqué, ces derniers ont dénié à tout autres qu´eux-mêmes le droit de "parler au nom de l´Eglise catholique au Texas". (source : CNS)

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