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du 1 au 6 avril 2010 (semaine 13)
 

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2010-04-06 - USA
UNE POLITIQUE QUI PORTE SES FRUITS FACE AUX ABUS SEXUELS

La politique mise en place par les évêques en 2002 commence à porter des fruits et les dénonciations ont diminué d´un tiers par rapport à 2008. Mais le plus dur reste à faire: restaurer la confiance des fidèles et regagner l´estime des victimes.

La grande majorité des affaires remontent à des actes commis dans les décennies antérieures.Selon le rapport annuel 2009 sur les abus sexuels dans l´Eglise, commandité par la Conférence des évêques catholiques des Etats-Unis et basé sur une étude menée par le Centre de recherche appliquée sur l´apostolat (CARA), rattaché à l´Université de Georgetown à Washington, les dénonciations ont diminué d´un tiers par rapport à 2008.

Selon des chiffres communiqués par l´Eglise catholique aux Etats-Unis, les diocèses et les congrégations religieuses ont jusqu´à présent payé plus de 2,7 milliards de dollars pour gérer les cas d´abus sexuels depuis les années 1950, dont un peu plus de 104 millions de dollars payés en 2009. Selon une étude du "John Jay College of Criminal Justice" à New York, rendue publique par l´Eglise américaine en 2004, quelque 4
.400 prêtres étaient alors accusés d´avoir agressé 11.000 enfants aux Etats-Unis.

Ainsi les dédommagements versés aux victimes, notamment pour les frais de thérapie et d´avocats ainsi que les autres coûts sont en forte baisse: ils étaient encore de 376 millions de dollars en 2008 et de 499 millions en 2007. Cette année-là, l´archidiocèse de Los Angeles avait commencé à payer des dédommagements portant sur un montant total de 660 millions de dollars destiné à indemniser 500 victimes. C´est la plus grande somme jamais payée par un diocèse américain.

Selon le Centre CARA, qui recueille les données auprès des diocèses, chaque année depuis 2004 les assurances ont couvert entre un quart et un tiers des frais engendrés par le scandale des abus sexuels.

Pour payer le reste et faire face ainsi à leurs obligations financières, les évêques américains concernés ont dû vendre des terrains et des bâtiments, y compris des palais épiscopaux, organiser des quêtes spéciales, voire licencier du personnel.

Mais le plus dur reste à faire: restaurer la confiance des fidèles et regagner l´estime des victimes blessées par des actes que le pape Benoît lui-même a qualifiés de véritable "trahison".

Pour George Weigel, un écrivain catholique et un homme public américain, qui préside actuellement à la chaire d'études catholiques et de politique publique de Washington, on ne "peut pas parler de complot coordonné mais d'intérêts convergents contre l'Eglise".

L'auteur de "Benoît XVI, le choix de la vérité" cite des hommes politiques et des commentateurs qui veulent détruire la crédibilité de l'Eglise, des avocats "sans scrupules qui tentent de mettre les ressources de l'Eglise à la portée des tribunaux".Il a également critiqué "les laïcs anti-catholiques qui se saisissent de toute occasion pour frapper l'Eglise et les catholiques qui cherchent à faire des révolutions jamais réalisées: la fin du célibat, l'ordination des femmes et la réduction de l'autorité des évêques".

Il estime que depuis le début des années 2000, l'Eglise "a accru ses efforts de discipline face aux abus afin de créer un contexte sûr pour les jeunes" catholiques américains.

Enfin, à son avis, "ces mesures ont fonctionné" car sur "68 millions de catholiques aux Etats-Unis l'an dernier, il n'y a eu dans l'Eglise que six dénonciations crédibles d'abus. C'est toujours trop, mais l'image d'une crise qui se prolonge est fausse". (source : CNS et Apic)

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