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du 7 au 10 avril 2010 (semaine 14)
 

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2010-04-10 - Chine
IL Y A DES LIMITES DANS LES COMPROMIS


Lors de la réunion au Vatican de la Commission pour la Chine, le cardinal Zen Ze-kiun, ancien évêque de Hongkong, affirme très clairement que les compromis qui peuvent être faits par l’Eglise catholique en Chine ont des limites.

Tandis que des informations venues de Chine font état de très prochaines ordinations d’évêques illégitimes, le cardinal redit que les évêques en Chine ne peuvent être choisis indépendamment de Rome. Du 22 au 24 mars dernier, les membres de cette commission, dont fait partie le cardinal Zen, se sont retrouvés à Rome pour partager et débattre de la situation de l’Eglise en Chine.

Le 25 mars, le Bureau de presse du Saint-Siège a publié un communiqué, immédiatement salué par le cardinal Zen pour sa "clarté". Fidèle à son franc-parler, le cardinal commence par dire sa satisfaction à constater que le communiqué du 25 mars est nettement plus « franc et direct » que ceux publiés à l’issue des deux précédentes réunions de la Commission pour la Chine en mars 2008 et en mars 2009).

Il souligne notamment le troisième paragraphe de ce communiqué, où il est question de la nécessité pour les évêques de Chine de protéger la vérité de la foi catholique. « Le communiqué dit aux évêques d’éviter les gestes qui pourraient aller contre la communion avec le Saint-Père, gestes tels que la concélébration (avec des évêques illégitimes), l’ordination épiscopale (sans mandat pontifical) et la participation à des réunions (comme la prochaine Assemblée nationale des représentants catholiques). De tels gestes créent des difficultés, parfois angoissantes, parmi les fidèles », explique le cardinal, reprenant quasiment mot pour mot le communiqué du 25 mars.

Par contre, il insiste sur le troisième point du communiqué : " Le point qui a trait au devoir de l’évêque de protéger la foi (…), qui renvoie sans ambiguïté à la lettre que le Pape a écrite à l’Eglise en Chine et qui indique la frontière à ne pas dépasser dans la politique du compromis." Ce troisième point du communiqué « a clarifié la position de l’Eglise : notre objectif doit être son élimination pure et simple ».

Le cardinal précise ensuite l’enjeu que représente la convocation prochaine par les autorités chinoises de l’Assemblée nationale des représentants catholiques. Des deux présidents qui doivent être élus par l’Assemblée, le cardinal dit qu’ils ne sont que des « marionnettes » n’exerçant aucune autorité véritable sur l’Eglise. Et il précise : " La totalité du pouvoir sur l’Eglise est entre les mains d’un laïc, qui est l’un des vice-présidents de l’Association patriotique, une personne qui, de manière évidente, tient son pouvoir du gouvernement. Ces dernières années, ce laïc a pu agir à sa guise tandis que les postes de président (de l’Association patriotique et de la Conférence épiscopale) étaient vacants."

"Certes, dit-il encore, on peut estimer que nos évêques « officiels » ne risquent plus d’être jetés en prison ou démis de leur office. Ils peuvent sans doute subir des mesures de rétorsion, telle un moindre soutien financier du gouvernement ou une liberté de mouvement restreinte », mais ces évêques sont à la tête de l’Eglise. On peut donc attendre d’eux qu’ils soient à même de résister à la pression qui s’exerce sur eux.

Des sources bien informées venues de Chine confirment que Pékin prépare au moins six ordinations épiscopales, concernant, d’une part, des candidats à l’épiscopat qui ont reçu l’accord du Pape et, d’autre part, des candidats sans mandat pontifical. "Ce qui se prépare n’est pas conforme à la politique gouvernementale d’harmonie sociale", affirme-t-il. "Nous ne pouvons tolérer que nos évêques restent à jamais les esclaves de l’Association patriotique." (source : EDA)


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