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du 11 au 14 avril 2010 (semaine 14)
 

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2010-04-14 -
PAS D'ACCORD AVEC LE CARDINAL SECRÉTAIRE D'ÉTAT.


"Les autorités ecclésiastiques ne jugent pas de leur compétence de faire des affirmations générales de caractère spécifiquement psychologique ou médical, lesquelles relèvent naturellement des études des spécialistes."

Trois heures après la catéchèse de Benoît XVI, le 14 avril, le Porte-parole du Saint Siège, le P. Federico Lombardi, dans une brève déclaration officielle, s´est ainsi démarqué des propos tenus au Chili deux jours plus tôt par le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d´Etat du Saint-Siège.

Dans sa catéchèse, évoquant ce que devait être l'annonce de la parole divine, Benoît XVI avait parlé de "la désorientation de notre époque
: " Nous vivons dans une grande confusion en ce qui concerne les choix fondamentaux de notre vie et les interrogations sur ce qu'est le monde, d'où il vient, où nous allons, ce que nous devons faire pour accomplir le bien, la façon dont nous devons vivre, quelles sont les valeurs réellement pertinentes.

" En relation à tout cela, il existe de nombreuses philosophies opposées, qui naissent et qui disparaissent, créant une confusion en ce qui concerne les décisions fondamentales, comme vivre, car nous ne savons plus, communément, par quoi et pour quoi nous avons été faits et où nous allons."

" Telle est la fonction in persona Christi du prêtre : rendre présente, dans la confusion et la désorientation de notre époque, la lumière de la parole de Dieu, la lumière qui est le Christ lui-même dans notre monde. Le prêtre n'enseigne donc pas ses propres idées, une philosophie qu'il a lui-même inventée, qu'il a trouvée ou qui lui plaît ; le prêtre ne parle pas de lui, il ne parle pas pour lui, pour se créer éventuellement des admirateurs ou son propre parti.

" Il ne dit pas des choses qui viennent de lui, ses inventions, mais, dans la confusion de toutes les philosophies, le prêtre enseigne au nom du Christ présent, il propose la vérité qui est le Christ lui-même, sa parole, sa façon de vivre et d'aller de l'avant."

" ... Le prêtre enseigne au nom du Christ..." En se démarquant officiellement des propos du cardinal Bertone établissant un lien entre homosexualité et pédophilie, le Vatican, par son porte-parole, marque les limites des
compétences ecclésiales.

Par ailleurs, il a déclaré également qu´il était "de la compétence des autorités ecclésiastiques" de mettre en avant "la donnée statistique rapportée dans l´interview de Mgr Scicluna", promoteur de justice de la Congrégation pour la doctrine de la foi et publiée le 13 mars dernier.

Celle-ci, rappelle le Père Lombardi, "parlait de 10 % de cas de pédophilie au sens strict et de 90 % de cas qu´il convient davantage de qualifier d´éphébophilie (c´est-à-dire envers des adolescents) dont 60 % concernant des individus du même sexe et 30 % étant de caractère hétérosexuel".

D'autre part fait remarquer le P. Lombardi
"Il est bien sûr ici question de la problématique des abus de la part de prêtres et non au sein de la population en général".

Quelques heures auparavant, le Quai d´Orsay avait déclaré que la France condamnait les propos du "numéro deux" du Saint-Siège en y voyant un "amalgame inacceptable". Dans plusieurs pays, de nombreuses associations homosexuelles se sont aussi élevées contre les propos du secrétaire d´Etat du Saint-Siège.

Le 12 avril 2010, en déplacement au Chili, le cardinal Bertone avait récusé le lien entre les affaires de pédophilie au sein du clergé et la question du célibat des prêtres, estimant alors que ce problème était lié à l´homosexualité. "Nombre de psychologues, de psychiatres, ont démontré qu´il n´y a pas de relation entre célibat et pédophilie", avait ainsi soutenu le ‘numéro deux´ du Saint-Siège, avant de souligner que "beaucoup d´autres" avaient "démontré qu´il y a une relation entre homosexualité et pédophilie".
(source : VIS et Apic)


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