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du 11 au 14 avril 2010 (semaine 14)
 

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2010-04-14 - France
A L'ASSEMBLÉE DE LA FÉDÉRATION PROTESTANTE


Les évangéliques se questionnent à l´heure de l´Assemblée de la FPF, tiraillés entre deux modèles qui s´opposent, l´un fédératif, l´autre confessionnel et la Fédération protestante de France (FPF) s´interroge sur son avenir.

Réunie en assemblée générale le week-end du 10 et 11 avril à Paris, la FPF a débattu de la création officielle du Conseil national évangélique de France (CNEF) prévue pour juin.

Incompréhension, inquiétude, voire, pour certains, colère et sentiment d´être trahis. Des nuages ont pesé ce week-end sur la Fédération protestante de France réunie en assemblée générale. En cause, écrit "La Croix", qui consacre un dossier à ce rendez-vous protestant du week-end: la création officielle, en juin, malgré la main tendue de la FPF, du Conseil national des évangéliques de France (CNEF), une instance représentative séparée.

"Notre projet n´est pas d´entrer en concurrence mais de simplifier le paysage évangélique français en unissant des Églises que la FPF n´avait de toute façon pas réussi à fédérer", répond et plaide Michel Charles, président de l´Alliance évangélique de France (AEF), co-fondatrice du CNEF avec la Fédération évangélique de France (FEF).

Le CNEF, dont l´adhésion est conditionnée par une profession de foi centrée sur l´infaillibilité de la Bible, regroupera en effet en son sein des évangéliques (pentecôtistes et fondamentalistes en majorité) longtemps hostiles à la FPF, jugée trop libérale et oecuménique. "Nous ne sommes pas dans une logique d´opposition, mais de concertation", soutient Michel Charles.

En fait, les avis sont partagés: "Avec ces deux blocs distincts, tout se passe comme si le mouvement protestant allait à l´encontre de ce pour quoi je me suis battu. Les évangéliques sont protestants !", rétorque le pasteur baptiste Louis Schweitzer.

"Cela va affaiblir notre témoignage qui est déjà confidentiel dans la société française", a regretté de son côté Pierre Lacoste, pasteur délégué de l´Union des Églises évangéliques libres (UEEL), co-fondatrice de la FPF en 1905.

Ruth Wolff, pasteur de l´Union des Églises protestantes d´Alsace-Lorraine (UEPAL), s´est inquiétée du brouillage que provoquerait une double prise de position sur les questions éthiques.

"Aux yeux de certains, le CNEF apparaît comme une fédération concurrente, avec une volonté de pouvoir. Mais les chiffres n'en font pas un réel concurrent", a affirmé dans son rapport d´orientation le pasteur Claude Baty, président de la Fédération, lui-même issu de la mouvance évangélique.

Actuellement la FPF compte en effet 250 000 évangéliques parmi ses 800 000 membres.

Dans ses recommandations, l´assemblée générale a pris acte de "la crainte exprimée de polarisations" au sein du protestantisme hexagonal : prônant la poursuite d´un dialogue régulier avec le Cnef, elle a aussi souhaité que le conseil de la FPF veille à ce que la fédération continue d´assumer "son engagement à représenter l´ensemble du protestantisme au-delà même de ses frontières fédératives".

Le protestantisme doit "gérer sa diversité", a encouragé le pasteur Baty, qui a annoncé un colloque en novembre sur le thème "le protestantisme français, une famille recomposée". (source : FPF et Apic)

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