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du 15 au 17 avril 2010 (semaine 15)
 

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2010-04-17 -
LE TÉMOIGNAGE DE L'ÉGLISE ORTHODOXE D'UGINE

Entourée de mélèzes, l’église orthodoxe Saint-Nicolas d'Ugine en Savoie n'est qu'un simple hangar adossé à une colline, coiffé d’un clocher à bulbe bleu pâle pailleté d’or, mais de temps à autre y retentissent les chants de la Divine Liturgie.

Le P. Paul, rattaché à la cathédrale orthodoxe de Genève, y vient célébrer pour quelques fêtes : Pâques et la Saint-Nicolas, entre autres. Mais c’est mieux que rien. Car elle a bien failli disparaître, en même temps que la communauté russe s’affaiblissait. « Nous ne sommes plus très nombreux, alors que la ville vivait au rythme des balalaïkas », se souvient Rachel.

Des 2.000 Russes arrivés entre 1923 et 1931 pour travailler dans les vastes ateliers, de l’autre côté de la route, il ne reste plus guère qu’une trentaine de familles, éparpillées entre Annecy, au nord, et Albertville, au sud. Et un dernier témoignage urbain, l’église Saint-Nicolas, consacrée en 1926. Le dernier prêtre orthodoxe qui y officiait est décédé voici trente ans.

Beaucoup des Russes « blancs » qui avaient fui la Révolution bolchevique sont venus s'embaucher embauchés à Ugine pour remplacer les Français tombés au front pendant la Première Guerre mondiale. C'étaient essentiellement des cosaques, plus habitués à chevaucher dans les steppes.

Mais la communauté russé disparaissait quand un industriel décida, avec des amis, de remettre l’église debout. S’enchaînent alors les heureuses coïncidences. Un Ukrainien vient de s’installer dans la région et accepte de remonter gratuitement la charpente. Une usine locale offre des plaques d’acier inoxydable pour refaire le toit. On plante deux bouleaux et un sorbier dans l’enclos. En 2004, l’autel peut être consacré.

Même si les Russes « blancs » et les Russes « rouges », arrivés lors d’une deuxième vague d’immigration, se chamaillaient, après le vote au lendemain de la Seconde Guerre mondiale en faveur du rattachement de l’église Saint-Nicolas au Patriarcat de Moscou, proche du Kremlin, l'église Saint-Nicolas reste russe.

La cohabitation est d’un autre ordre aujourd’hui. « Des Soviets », comme les anciens Russes d’Ugine les surnomment, sont venus célébrer la liturgie pascale. La première génération des Russes d’Ugine n’a plus de représentant. La deuxième génération vieillit. Et la troisième génération vient pour « retrouver ses racines ».

Le P. Paul est trop occupé à Genève où la paroisse a triplé le nombre de ses fidèles ces dernières années. Le Patriarcat pourrait trouver un prêtre, mais il faudrait que la communauté s’organise. Les anciens Russes d’Ugine ont du mal à passer relais avec les nouveaux émigrants.

L’église a repris vie, c’est le plus important, dit un paroissien. C'est tout le problème actuel entre les générations du passé et celles qui viennent travailler ou étudier en France. Et ces derniers ne sont pas des "soviets, ils sont de la génération de l'près soviétisme. Moscou, Constantinople, peu importe. Il faut reconstruire l'Église russe dans le présent. (source : Église russe)


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