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du 18 au 21 avril 2010 (semaine 16)
 

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2010-04-21 - Togo
NOUS DEVONS FAIRE TOUTE LA LUMIÈRE

Mgr Nicodème Barrigah, évêque d’Atakpamé, proche de la frontière du Bénin, au Togo et président de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation n’entend pas reculer devant la mission de pacification nationale qui lui a été confiée.

" C’est un dossier explosif, mais le peuple attend de nous que nous fassions toute la lumière. " ... " La Commission Vérité, Justice et Réconciliation doit se pencher sur les violences politiques que le pays a connues de 1958 à 2005 et étudier les modalités d’apaisement des victimes."

" L’objectif final est de parvenir à une réconciliation complète de tous les Togolais." Il s'en est entretenu dans le quotidien "La Croix." Une tâche bien difficile, lorsque l’on sait l’ampleur des violences commises sous le long règne de Gnassingbé Eyadéma, à qui son fils, Faure Gnassingbé, a succédé en 2005, dans un contexte de tueries. Sa réélection, lors du scrutin du 4 mars, continue d’être fortement contestée par l’opposition.

Malmenée sous le général Eyadéma, l’Église du Togo est restée en retrait de la vie politique. Discret, efficace et fort de son expérience dans les services diplomatiques du Vatican, au Rwanda, au Salvador, en Côte d’Ivoire puis en Israël, Mgr Barrigah apparaît comme l’homme adéquat.

" J’ai été choisi par la Conférence des évêques après une consultation du système des Nations unies. Les Togolais ont opté pour que ce soit un religieux qui soit nommé à la tête de cette structure", explique-t-il.

Créée par décret présidentiel le 25 février 2009, la commission de onze membres a été installée trois mois plus tard. "Nous avions un mandat de dixhuit mois pour mener les investigations et recueillir les dépositions, mais ce travail a pris du retard à cause des élections", reconnaît Mgr Barrigah.

Conscient des « blocages » politiques qui continuent de diviser le pays, l’évêque se réjouit du soutien affiché par le président Faure Gnassingbé. Celui-ci, confie-t-il, "a accepté la création de la commission et a même semblé la souhaiter. Il peut jouer un rôle pour apaiser les déchirures et soulager les victimes après quarante ans de régime dictatorial au Togo."

Mgr Barrigah sait, aussi, que les tentatives de manipulation peuvent exister. Appelé par le ministre de l’administration territoriale, il s’est retrouvé le témoin, bien malgré lui, de la saisie opérée par les forces de l’ordre, au centre de traitement informatique, des données électorales de l’opposition après les élections du 4 mars.

" Ces façons de faire sont inadmissibles, s’insurge-t-il. Si le Togo veut tourner la page et regarder résolument vers l’avenir, nous avons besoin de réformer notre vie politique en profondeur. Le peuple le demande et même les militaires savent, désormais, qu’ils ne sont pas à l’abri d’un défèrement devant la Cour pénale internationale si nous n’y parvenons pas." (source : La Croix)

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