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du 26 avril au 29 avril 2010 (semaine 17)
 

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2010-04-29 - Thaïlande
ENSEMBLE, ILS PRIENT POUR LA PAIX

Dans le contexte de forte tension qui caractérise l’incertitude politique prévalant actuellement en Thaïlande, les Thaïlandais ont été appelés par leurs responsables religieux, bouddhiste, musulman et catholique, à prier chaque soir pour la paix.

L’initiative en revient à la Commission nationale pour les droits de l’homme, un organisme indépendant. Face à l’impasse dans laquelle semble se figer le face-à-face entre « les chemises rouges » et le gouvernement dirigé par le Premier ministre Abhisit, la Commission a réuni, le 15 avril dernier à Bangkok, sur une même estrade le vénérable Thammakosajarn, représentant du patriarche suprême du bouddhisme de Thaïlande, Imron Maluleen, vice-président du Comité islamique central de Thaïlande, et Mgr Francis Xavier Kriengsak Kovitvanit, archevêque catholique de Bangkok. Les trois responsables religieux ont appelé publiquement leurs fidèles à prier pour la paix durant quelques minutes, chaque soir, à 18h.

« Le fait de prier côte à côte exprime notre engagement en faveur d’une société pacifique. Nous ne voulons pas de violence dans notre pays », a déclaré l’archevêque de Bangkok. Il a ajouté que les morts du 10 avril lui causaient une profonde tristesse et que sa sympathie allait aux familles des victimes.

Dans la nuit du 10 au 11 avril dernier, les heurts entre les forces de l’ordre et les manifestants qui occupent le centre de la capitale thaïlandaise depuis le 14 mars ont fait 25 morts et plusieurs centaines de blessés. « Nous appelons tous les membres de la société à agir ensemble pour mettre fin à la violence et nous demandons que ceux qui sont engagés dans le conflit politique actuel reviennent à la table des négociations et trouvent une solution qui bénéficie à tous », a précisé Mgr Kriengsak Kovitvanit.

Le vénérable Thammakosajarn a, pour sa part, demandé aux parties en présence de se retirer et de prendre en compte l’intérêt de la nation tout entière. Le leader musulman a insisté sur la nécessité pour les manifestants de respecter l’Etat de droit. La société thaïlandaise doit apprendre à bâtir une nouvelle culture politique, a-t-il expliqué, ajoutant que les parties en présence devaient analyser ce qu’elles ont fait jusqu’à présent et mettre l’intérêt national au centre de leurs préoccupations.
 
Dans l’immédiat, l’appel des leaders religieux n’a pas changé la donne dans les rues de Bangkok. Après les 25 morts du 10 avril, des grenades ont explosé dans et à proximité de la station de métro Sala Daeng, dans le quartier des affaires, tuant une personne et en blessant 75 autres.

Réunis à Sam Phran le 22 avril, dans la banlieue de Bangkok, une centaine d’évêques, de prêtres, de religieuses et de responsables laïcs de l’Eglise catholique (0,5 % de la population du royaume) n’ont pas caché leur inquiétude quant à la tournure potentiellement meurtrière que pourraient prendre les événements. « Les Thaïlandais ne sont pas ennemis les uns les autres, même s’ils peuvent ne pas partager les mêmes idées politiques. Tous les Thaïlandais forment une seule et même famille. Nos vrais ennemis sont la haine et la colère », a déclaré Mgr Chamniern Santisukniran, archevêque de Tharae-Nongsaeng et président de la Conférence épiscopale.

« Nous ne pouvons pas prendre parti, dit une religieuse carmélite. Nous prions pour la paix et l’unité dans le pays. Notre mission consiste à prier pour le monde et ses besoins, tout particulièrement quand le chaos menace, comme c’est le cas actuellement en Thaïlande. Nous ne pouvons recourir à la violence les uns contre les autres. » (source : EDA)

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