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du 28 avril au 2 mai 2010 (semaine 17)
 

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2010-05-02 -
LA TUNIQUE D'ARGENTEUIL, DE TRÈVES ET DE MTSKHETA


Le droit romain accordait aux bourreaux, la possibilité de se partager les vêtements d'un crucifié. Une tradition pense que la tunique d'Argenteuil  faisait partie des vêtements du Christ au calvaire. Mais elle n'est pas la seule à être vénérée.

LA TUNIQUE D'ARGENTEUIL

Cette tunique aurait été retrouvée au IVème siècle par sainte Hélène, mère de l'empereur Constantin, puis conservée à Constantinople jusqu'au VIIIème siècle. En l'an 800, l'Impératrice de Byzance, Irène, s'en sépare et l'aurait offerte à Charlemagne lors de son sacre comme empereur d'Occident. Celui-ci l'aurait donnée en garde au monastère de l'Humilité-de-Notre-Dame d'Argenteuil, dont sa fille Théodrade était prieure. En 850, les Normands pillèrent le hameau d'Argenteuil et l'abbaye; la relique aurait alors été cachée pour être mise à l'abri.

Au XIIème siècle, c’est en entamant des travaux dans l’église abbatiale d’Argenteuil que les moines de Saint Denis arrivés en 1129 à l’abbaye Notre-Dame, auraient redécouvert la tunique dans un mur.

La première mention authentifiée de la relique par des traces écrites remonte ainsi  à 1156, dans une bulle papale signée par Hugues d’Amiens, archevêque de Rouen et légat du pape permettant sa vénération officielle. Une reconnaissance solennelle a lieu la même année, en présence de nombreux ecclésiastiques et du roi Louis VII.

A la Révolution, lorsque le prieuré bénédictin fut fermé, elle fut d’abord conservée dans l’église paroissiale puis découpée par M. Ozet, curé de l’époque, et ses différents morceaux enterrés. On les rassembla par la suite et les pèlerinages et ostensions reprirent,

Des études réalisées en 2003 ont daté le tissage de la tunique entre les années 530 et 650 ap. JC, avec une probabilité de 95,4 %. D'ailleurs le tissu est de laine fine et de type copte. Il ne peut s'agir de la tunique du Sauveur qui, suivant les usages hébraïques, devait être tissée en lin ou en coton. Ces résultats ont été rendus publics par l’évêché de Pontoise en décembre 2004.

S’il est désormais exclu que la tunique d’Argenteuil soit du Ier siècle et donc contemporaine du Christ, elle n’en conserve pas moins une valeur historique certaine, en dehors même de sa dimension symbolique,

LA TUNIQUE DE TRÈVES

Dans le trésor de la cathédrale Saint-Pierre (ou Dôme) de Trèves en Allemagne est conservée une autre tunique (Tunica Christi ) qui, elle aussi, y aurait été apportée au IVème par sainte Hélène.

Sa présence est signalée pour la première fois au XIème siècle mais, en raison de son mauvais état de conservation, elle n’est pas visible au public en dehors des ostensions dont la dernière date du 19 avril au 16 mai 1996.

Il s’agit d’une robe ou tunique de dessus puisque ses dimension sont supérieures : 1,47 mètre de hauteur sur le devant et 1,57 mètre sur le dos, avec une largeur sous les bras de 1,09 centimètres. Comme le veut la Tradition rhénane, c'est cette tunique qui fut tirée au sort par les soldats.

LA TUNIQUE DE MTSKHETA, SAINT-PETERSBOURG ET MOSCOU

L'Église orthodoxe géorgienne a également conservé une autre tradition en ce qui concerne les vêtements de Jésus qui ont été répartis entre les soldats après la crucifixion.

Ce vêtement, appelé le "chiton", aurait été acquis par un rabbin juif de la Géorgie, Elioz (Elias), qui était présent à Jérusalem au moment de la crucifixion et qui a acheté la robe à un soldat. Il l'a emportée avec lui quand il est retourné dans sa ville natale de Mtskheta, en Géorgie,  puis elle a été placée dans le trésor de la cathédrale de Svetitskhoveli, où elle est restée jusqu'au XVIIème siècle, et où on peut encore la vénérer.

Ensuite, le Shah de Perse Abbas Ier (1571-1629)  lorsqu'il a envahi la Géorgie, en 1612, a emporté la robe. Le Shah en a ensuite fait don au Patriarche Philarète (1619-1633) et au Tsar Michael en 1625. L'authenticité de la robe est attestée par Nectaire, archevêque de Vologda et par le Patriarche de Jérusalem Théophane. La tunique est revenue en Géorgie.

Plus tard, deux morceaux de la robe ont été déposés à Saint-Pétersbourg : un dans la cathédrale au Palais d'hiver, et l'autre dans la cathédrale des saints Pierre et Paul. Une partie de la robe est également conservée à la cathédrale de la Dormition à Moscou, de petites portions à Kiev en la Cathédrale Sainte-Sophie, ainsi qu'au monastère Ipatiev près de Kostroma et dans certains autres anciens monastères.

L'Église de Géorgie célèbre le "chiton" du Seigneur le 1er octobre. L'Église russe commémore la "Robe du Seigneur" à Moscou, le 10 juillet.  Ce jour-là, elle est solennellement exposée à la vénération des fidèles au cours de services liturgiques.

Le culte des reliques, même si elles ne sont pas toutes authentiques, nous rappelle que les fidèles forment une chaîne avec leurs pères dans la foi, jusqu'au Christ lui-même.
(documentation Infocatho)

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