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du 3 au 5 mai 2010 (semaine 18)
 

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2010-05-05 - Inde
LES ATTAQUES ANTI-CHRÉTIENNES SE MULTIPLIENT

Une centaine de chrétiens, dont des catholiques de la paroisse St-François-Xavier de Bangalore et plusieurs prêtres et religieuses, ont été pris à partie, le 1er mai dernier, par une trentaine d’hindouistes.

Selon le Global Council of Indian Christians (GCIC), une ONG d’obédience protestante, cette attaque s'est déroulée lors d’une étape de leur « circuit de découverte du Karnataka » dans le village de Hunsur, près de Mysore.

Sajan George, président du GCIC, les chrétiens ont subi « avec calme » l’attaque des militants membres des partis pro-hindou du Vishwa Hindu Parishad (VHP) et du Bajrang Dal. Puis la police, avertie par les hindouistes, a ensuite accusé le groupe de s’être rendu coupable de prosélytisme, faisant du ‘porte-à-porte’ auprès des habitant, distribuant des tracts, des livres ainsi que d’autres documents religieux.

Le responsable du groupe, le P. Robin Das Paul, ainsi que deux autres participants ont alors été écroués à Hunsur, tandis qu’une femme du groupe était envoyée en prison à Mysore.
Le responsable de la police locale affirme avoir saisi du " matériel de propagande" consistant en prospectus, ouvrages et CD, et a rapporté que les membres du groupe auraient proposé 100 000 roupies (1.700 euros) pour subvenir à l’éducation des enfants dont les parents se convertiraient.

Les chrétiens ont formellement nié ces accusations et déclaré n’avoir fait que « diffuser pacifiquement le message de Jésus-Christ (…), [leurs] brochures ne parlant que de religion et ne contenant rien qui puisse porter atteinte à qui que ce soit ».

Ces nouvelles violences antichrétiennes suivent de peu l’agression des pèlerins d’Udupi et l’arrestation de douze chrétiens pour actes de « conversions forcées
, incidents qui ont eu lieu dans le même Etat du Karnataka, alors que l’Inde vient d’être une nouvelle fois montrée du doigt par une commission américaine pour violation du droit à la liberté religieuse.

En 2009, lorsque la commission américaine avait placé l’Inde pour la première fois sur la liste des Etats sous surveillance, elle avait expliqué que le pays s’était montré incapable de stopper les violences envers les minorités religieuses, tout spécialement celles des chrétiens de l’Orissa en 2008 et des musulmans du Gujarat en 2002.

Ce rapport « reflète la réalité du terrain », estime le P. Babu Joseph, porte-parole de la Conférence des évêques catholiques de l’Inde (CBCI), ajoutant qu’il y a « un véritable manque de volonté politique dans la lutte contre la violence » envers les minorités religieuses.

Le Karnataka et
le Madhya Pradesh, deux Etats dont les gouvernement sont aux mains des hindouistes, ont vu les attaques contre les chrétiens se multiplier ces derniers mois.

L’imam de la grande mosquée de New Delhi, Ahmed Bukhari, a exprimé quant à lui le regret que ces affrontements communautaristes ternissent l’image de l’Inde. Il a toutefois tenu à préciser que ces discriminations religieuses étaient
"[le] problème [de la nation indienne] et que c'est à elle de le résoudre." (source : EDA)

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