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du 6 au 9 mai 2010 (semaine 18)
 

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2010-05-09 -
LA CANONISATION DU P. JUSTIN POPOVIC


Réunie en session ordinaire à Belgrade, l'assemblée plénière de l'épiscopat orthodoxe serbe a procédé, le 29 avril dernier, "d'une seule voix et d'un seul coeur ", à la canonisation du père Justin (Popovic) (1894-1879), moine et théologien serbe.

Il vécut assigné à résidence par le régime titiste, de 1948 jusqu'à sa mort. Il a été décidé d'inscrire le nom du nouveau saint au calendrier de l'Église serbe à la date du 1er juin (suivant le calendrier julien en vigueur dans l'Église orthodoxe serbe). Lors de la même session, l'assemblée épiscopale a aussi procédé à la canonisation du P. Siméon (Popovic) (1854-1941), fondateur et supérieur du monastère de la Dormition à Dajbabé, près de Podgorica (Monténégro).

La cérémonie solennelle de canonisation des deux saints a eu lieu le 2 mai au cours d'une liturgie eucharistique célébrée par le patriarche Irénée Ier, primat de l'Église serbe, et l'ensemble de l'épiscopat, dans la basilique Saint-Sava, dans le quartier du Vracar, à Belgrade, en présence de très nombreux fidèles, parmi lesquels se tenait le vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur, Ivica Dacic, qui représentait le gouvernement.

Le P. Justin (Popovic) est l'une des grandes figures de l'orthodoxie serbe au 20ème siècle. Moine, père spirituel très écouté et théologien de renom, le père Justin a marqué plusieurs générations de prêtres et de théologiens, et son rayonnement dépassait largement les frontières de son pays.

Professeur de séminaire à Sremski Karlovci, Prizren et Bitola, il est envoyé, en 1931, en Tchécoslovaquie pour un travail pastoral auprès des communautés de Ruthènes qui venaient de rompre l'union avec Rome et de revenir à l'orthodoxie. Nommé à la faculté de théologie de Belgrade en 1934, il y enseigne la dogmatique et la théologie comparée et participe, en 1938, à la fondation de la Société serbe de philosophie. Il est éloigné de la capitale après la prise de pouvoir par les communistes à la fin de la deuxième guerre mondiale.

Il a laissé une oeuvre théologique immense, extrêmement élaborée et structurée autour du mystère de la Parole de Dieu, le Logos incarné en Jésus-Christ et en qui trouvent leur sens toute la création et l'histoire de l'humanité. Parmi ses nombreux travaux, il faut citer sa Dogmatique, somme monumentale, dont les deux premiers volumes avaient été publiés en serbe en 1932 et 1935, et dont le troisième tome verra la parution seulement un an avant sa mort, en 1978.

Tout aussi remarquable, ses Vies de saints, douze volumes, huit mille pages, ouvrage unique dans le monde orthodoxe contemporain, qu'il rédigea durant ses trente dernières années de sa vie, de résidence surveillée au monastère de Celje.

Sont parus en traduction française, aux éditions l'Âge d'Homme à Lausanne, deux de ses ouvrages : L'homme et le Dieu-Homme (1989) et Les voies de la connaissance de Dieu (1998). (source : SOP)


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