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du 10 au 13 mai 2010 (semaine 19)
 

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2010-05-13 - France
ACCUEIL ET COMMUNION DANS L'ÉGLISE

Suite à l´émission TV « Les Infiltrés » du 27 avril sur les intégristes bordelais, l´archevêque de Bordeaux a décidé de créer une commission de relation avec les « traditionalistes » et appelle leur paroisse Saint Eloi à plus de communion.

Comme pasteur de l´Église de
Bordeaux, pouvez-vous confier une partie de votre troupeau à des bergers racistes et incitant à la violence ? », demande un groupe de catholiques du diocèse, représentants 190 laïcs dans un courrier adressé au cardinal Jean-Pierre Ricard.

La question en dit long sur la colère et l´incompréhension qui règnent dans la communauté catholique girondine, après les révélations des « Infiltrés ».
Cette émission, tournée en caméra cachée, met en évidence les liens unissant Dies Irae, un groupuscule d´extrême droite, dont les jeunes tiennent des propos racistes, antisémites et islamophobes dans le reportage, et la paroisse Saint-Éloi de Bordeaux, confiée à l´Institut du Bon Pasteur, suite à la reconnaissance par Rome en 2006 de cet institut de droit pontifical, dirigé par l´abbé Philippe Laguérie, qui a quitté la Fraternité Saint Pie X de Mgr Lefebvre..

En réaction, l´archevêque de Bordeaux a décidé d´instaurer une commission de relation avec l´église Saint Éloi. Dans un communiqué, le cardinal Jean-Pierre Ricard rappelle que «l´accueil dans l´Église diocésaine de l´Institut du Bon Pasteur implique une communion avec les autres composantes de l´Église de Gironde (...) qui sont appelées à traduire dans des actes l´engagement que l´Église catholique a pris à Vatican II vis-à-vis des chrétiens des autres confessions chrétiennes, des juifs, des membres des autres religions ».

«La commission devrait être mise en place d´ici à la fin du mois », indique le P. Jean Rouet, vicaire général du diocèse de Bordeaux. Elle sera composée de prêtres et de laïcs. Elle aura pour tâche de veiller à la communication entre les «traditionalistes » et les autres instances du diocèse, ainsi que de traiter les éventuels contentieux
.

Certains chrétiens redoutent que cette mesure ne suffise pas. En 2006, le cardinal Jean-Pierre Ricard avait déjà annoncé la création d´une commission de relation avec les prêtres de Saint-Éloi, mais elle n´a jamais vu le jour, notamment en raison des difficultés des prêtres du diocèse à dialoguer avec les membres du Bon Pasteur.

Réuni les 4 et 5 mai, le Conseil presbytéral du diocèse a publiquement déclaré être « persuadé que le véritable enjeu ne se réduit pas à la messe en latin ou en français ni à la forme du rite », précisant que « nul ne peut ignorer les complicités politiques d´extrême droite de certaines personnes des courants traditionalistes ». Les responsables de la paroisse Saint-Éloi nient tout lien entre la paroisse et le groupe politique incriminé, même si on les retrove à l'école Saint-Eloi, rattachée à cette paroisse.

Le parquet de Bordeaux a ouvert « une enquête préliminaire
d'autant que l´inspection d´académie avait constaté en mars dernier, lors d´une visite de contrôle, un «certain nombre d´insuffisances graves », notamment concernant les enseignements d´histoire et de sciences au sein de l´école Saint-Éloi à Bordeaux, une école privée, hors contrat, rattachée à l´Institut Bon Pasteur de l'abbé Laguérie. (source : Apic)

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