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du 14 au 17 mai 2010 (semaine 19)
 

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2010-05-17 - Vietnam
IL PRÉCISE DES INFORMATIONS QUI SONT INCOMPLÈTES


Dans une lettre pastorale qu'il vient d'envoyer à ses diocésains, Mgr Joseph Chau Ngoc Tri, écrits que les informations disponibles sont encore incomplètes sur les événements du 4 mai dernier dans la paroisse de Côn Dâu

Ce jour là, les forces de l’ordre ont interdit l’accès au cimetière à un cortège funéraire et se sont emparés de la dépouille d’une défunte. Aucune mention n’en a encore été faite dans la presse officielle.

Dans cette lettre pastorale, il exprime d’abord son émotion, d’autant plus douloureuse qu’elle s’est produite durant les obsèques, des cérémonies considérées comme sacrées par les Vietnamiens. La dépouille d’une vieille dame a été l’objet d’affrontements, de violences, d’un rapt.

L’évêque procède ensuite à un récit relativement complet de toute l’affaire de Côn Dâu. Depuis le projet de « zone urbaine écologique » de la ville de Da Nang entraînant la réquisition des terrains de cinq hameaux et le déplacement de leurs habitants, le refus obstiné de ce projet par la paroisse de Côn Dâu, la décision d’interdire le cimetière et enfin l’enterrement dramatique de Mme Maria Dang Thi Tân, appelée aussi Mme Nhu, le 4 mai dernier.

Selon le récit de Mgr Tri, après la messe célébrée dans l’église, le prêtre de la paroisse avait conseillé l’apaisement à la famille de la défunte et avait essayé de la dissuader d’affronter les autorités. Croyant que tout allait bien se passer, il s’est rendu à l’évêché de Da Nang, où avait lieu la récollection des prêtres. L’évêché a été rassuré par cette tranquillité du curé de la paroisse et n’a eu aucun pressentiment du drame qui allait se dérouler.

C’est vers 12h 30 que l’irréparable a eu lieu, lorsque que les forces de la Sécurité ont utilisé leurs armes pour repousser les fidèles, s’emparer du cercueil et frapper sans ménagement, pendant près d’une heure, tous ceux qui se trouvaient là. Cinquante-neuf personnes auraient été arrêtées. Le corps de la défunte a été ensuite incinéré dans un crématorium proche, en présence de sa parenté.

L’évêque rapporte encore, que, le soir même du drame, il a téléphoné au président du Comité populaire de la ville pour protester contre le manque de patience et de compréhension chez les autorités et contre l’utilisation de la violence contre les fidèles. Il lui a également demandé la libération des personnes arrêtées. L’évêque a réitéré ses protestations et sa requête le lendemain, lors d’une rencontre avec les autorités municipales.

Dans la matinée du 6, les autorités ont fait savoir à l’évêque que presque toutes les personnes arrêtées avaient été libérées dans la nuit et que les dernières le seraient dans la journée. Cependant, une vingtaine de personnes seraient encore en prison.

Il assure les fidèles que leurs pasteurs les accompagnent et les soutiennent dans leur lutte pour la justice sociale. Mais chacun le fait à sa manière. Il leur recommande aussi de ne pas s’engager dans des batailles violentes au nom de la religion et leur propose l’exemple de la non-violence du Christ au Jardin des oliviers. (source : EDA)

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